•   dans un fracas de muraille effondrée, tu cueilles la... marguerite

     

      c'est vrai qu' c'est loin, le temps présent
      et sa prononciation pas toujours commode

     

      mais c'est comme ça qu' ça marche, soupire et même pis

     

      avec pour seul mission de mener intact le souffle d'une naissance hasardeuse
      à une mort certaine - (funestes) pompes à air

     

      outres de vent

     

      et y en a marre à la fin de faire le garde-barrière
      entre un dehors et un dedans, voire le lèche-couille 

     

      d'un chien sans dent, et tous ces rêves qui finissent mal

     

      alors j' m'éclipse, je sais pas comment mais j'abdique, j' déserte

     

      je me déserte

     

      dans un fracas de muraille effondrée, je respire fort

     

      trait pour trait virulences
      d'un alcool blanc, j' me rent' dehors, j' m'éjecte dedans

     

      car y en a marre de toujours faire passer les cornes
      avant le buffle

     

     

      - mais non, allez : j' déconne!...

     

       en outre

     

      


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  •   s'il n'y a que ça, là, de le dire le disperse j'imagine...

     

      c'est comment dire, c'est comme on lâche
      un ballon dans les airs, c'est comme

      

      pisser du haut d'un pont (s'il te plait, lâche-moi dans les airs)

     

      ou bien faire l'amour à quelqu'un qui te prend pour un autre (je vais quand même pas te faire un dessin),

     

      ouvrir l'œil de la nuit, flaque grise
      et s'y jeter dedans, poisson blanc

     

      : rien à dire, j'ai le foie
      mélancolique

     

      alors s'il te plait, raconte-moi, s'il te plait parle-moi, encore et encore
      de la mer - oui, celle-là

     

      que j'aurais pas mordue au sang, ni nos peurs collectives

     

      mais toi tu dis rien. et disant rien tu dis tu viens
      d'à peine plus loin

     

      d'à peine plus loin me laissant là, là buvant longuement

     

      le silence

     

      jusqu'à ce que limpide émerge

     

      l'évidence

     

      sage, si sage...


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  •   difficile de slalomer entre les portes cadenassées quand on déboule de nulle part à toute immobilité

      et qu'on écrase toujours et toujours le même chien crevé, ou presque, qui nous ressemble étrangement

      de visage ou de cet air triste au dedans qu'il ne tiendrait à rien, c'est à dire pas grand chose, de changer ou simplement de jeter

      par la même fenêtre que soi, alleluia 

     

     

      d'ailleurs, dès ce soir, j'accouche - j'expulse

      dans un vide ébréché

      chacune des déraisons de vivre

      jusqu'à l'extase, tout bonnement l'extase, en dernier lieu l'absence de tout frisson
      tenant en un équilibre frugal au-dessus de la chute
      - bouddha de liège flottant sur les basses marées

      de son inconséquence

     

     

      ne plus y croire, jusqu'à ne pas y croire et cætera 

      un chant navigue, n'y pensons plus

      franchi le mur du sens, de quel oubli
      prendrai-je
      la forme?

     

      leçon de ténèbres

      


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  •   ne sera sauvegardé que ce que tu auras confié au néant, ou abandonné à dieu - j'ignore le sort

     

      un jour tu me ramènes au même endroit du coup s'accroît le vide s'accroît immensément 

     

      un autre jour c'est le même jour, tu me dis fais qu'il se passe
      quelque chose, alors j'appuie la langue

     

      un homme en moi meurt malgré soi
      tandis que l'autre (toujours en moi) prend la pelle

     

      et ne crois pas qu'il s'amuse

     

      ne crois pas qu'il cherche à t'humilier, ni même ( en dépit des apparences) qu'il cherche à s'humilier
      il se sait simplement perdu

     

      il voulait vendre sa maison

     

      pour justifier sa fuite, son abandon

     

      alors qu'il suffisait de se lever de sa chaise en plastique sale et de marcher au travers les décombres
      (peut-être en traînant la chaise derrière soi sans même s'en rendre compte, par exemple...)

     

      tout comme on renaît un dimanche matin, après les quelques verres clairs et précis
      du dimanche matin

     

      jour où le seigneur cesse enfin
      de dériver sur sa
      croix-vagabonde

     

      car c'est pas cerf-volant, c'est pas tapis-volant
      c'est des clous qu'on enfonce rouillants
      dans le vagin de vivre

     

      et ça fait mal
      (paraît-il) 


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  •   un jour je me réveille aux côtés
      d'une cochonne
      ça me rassure, ça me rassure comme ça, je reçois le courage
      de me lever

     

      un lever de cochonne

     

      je perds le doute, j'enlise l'obscur - si ce n'est pas trop demander bien-sûr...

     

      toute la réalité comme la seule réponse à la question qui ne se pose pas

     

      et que cela ne suffise trace des routes dans le vide sidéré
      comme autant d'orgasmes fécondant le néant d'histoires de renards, de chaperons rouges, de renards

     

      ces très maigres lézards -
      un peu, beaucoup, passionnément
      ou pas du tout...

     

      non je n'ai rien oublié: on finit par ne plus avoir d'yeux
      que pour ce qu'on omet

     

      la plaie au flanc de la cochonne meurtrie c'est moi. car elle respire encore

     

      je joue toujours le personnage secondaire de ma propre histoire, celle qui se passe ailleurs

     

      et elle le sait

     

      puisque c'est elle qui baise

     

      mais c'est pas des jonquilles!

     

      


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  •   je ne me souviens de rien, pas plus d'un but que du début. ne serais-je finalement que le 
      souvenir présent de soi, le supplice d'un rouge
      maculé d'une fleur?

     

      c'est pas grave

     

      c'est pas grave, il me tarde de sourire
      par dépit sur un genou
      effondré

     

      situé de l'autre côté du mur: un taux éberluant d'oxygène
      comme si le mur pesait sur tout mouvement, engluait toute danse
      emmurait la roue

     

      muré non dans un silence, si intime soit-il, mais dans un mot trop massif pour être articulable
      un mot-pavé
      un non-reflet

     

      si, je me souviens de quelque chose - ça me revient maintenant, quand maintenant me revient
      : une racine, un reflet
      un pli de l'air, invraisemblable faux-semblant

     

      l'addiction au suicide, mamelle morte

     

      le point à partir duquel une dérive... inconvertible

     

      le pont suspendu au-dessus d'un temps indéfini, que nulle chute ne rallie
      d'ailleurs ne suis-je cette chute?

     

      cette chute?

     

      quelque chose se souvient de moi alors je m'éveille à moi-même
      ... en tant que chute

     

      c'est effarant

     

      simplement comme on s'endort
      au volant


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  •   rêver de pluie

     

      la pluie s'appuie à mon balcon, tranquille
      ce sont les yeux qui ne cherchent plus, hagards

     

      à mon chevet prie un silence.
      une mémoire, sans souvenir
      remonte

     

      il a bien fallu pourtant que quelqu'un, quiconque
      le taise...

     

      posé mes mains sur ta poitrine, respire
      ton souffle entre mes mains, soulève
      (toute la fraîcheur du monde) un suaire

     

      depuis, je n'y attache rien
      saute un bouton, un autre
      - défile...

     

      un être se réveille. il va mieux
      il sait qu'il est la part dont il ne
      reste(ra) rien

     

      comment partager ce vide démesuré?
      le laisse en friche

     

      et je ne m'étends pas

     

      j'enlève un souffle au vent, retombe
      la poitrine

     

      ce qu'il y a là de définitif se renonce en chaque goutte, la pluie

     

      ... la pluie

     

      on s'est enterré dès demain, comme en pur océan


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  •   l'ambiguïté étant le maître-mot des mots sans maître, je me mets à toutes les sauces, je me tue comme ça, de temps à autres...

     

      j'écarte tes cuisses parce que ça me fait mal, en mâle sans patrie

     

      ça veut dire j'avale la douleur. je crache vers dieu en espérant qu'il me noie
      en mon propre crachât

     

      en juillet on partait en vacances

     

      je ne suis jamais parti en vacances

     

      dix-sept ans, SDF d'un banc

     

      pas n'importe quel banc, mais un lieu très précis, avenue du trône - d'ailleurs il bruinait cette nuit-là et j'ai demandé une cigarette à un passant, n'importe quel passant

     

      j'ai toujours haï le travail

     

      je me suis toujours méfié du hasard

     

      je fuis

     

      de partout, je fuis

     

      loin de tout, je fuis

     

      de l'infecte mensonge du moi, je fuis

     

      au compte-goutte ou en cascades je fous le camp, je m'barre de là - trahison

     

      pas de sujet, pas d'action - la trahison ne respecte rien

     

      il ne reste qu'à pleurer
      pleurer infiniment

     

      infiniment à l'infini

     

      pleurer

     

      sans même une larme

     

      à qui donc demander pardon?


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