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les riens font pas les rats - tu t'appelles de travers, or rien je te le jure, rien ne t'appelle
ma dame est sans structure, sainte-marie des croix nickelées, auréolée d'un ciel qui fait trois fois l'tour du patelin
et puis s'en va...c'est la mouche
qui de bond en bond s'éclate la gueule contre la vitre, happée par la lumière, obsédée de sortie, c'est une âme
se défonçant l'cervelle contre le mur du vide, et elle remue encore
encore, ça c'est le pireje connais mon destin, je m'y plie même si
l'accomplir me terrorise - j'voudrais juste aller à la pêche, m'oublier comme un poisson
s'oublie et se r'trouve hors de l'eau, l'digestif retourné, nuque brisée,
mais l'esprit droit dans ses tongs...tu peur, tu pas peur - tu moins peur? le nadir-yok, l'allitération fantasque...
on s'aimera mais alors on s'aimera tellement qu'on s'aimera plus rien: juste l'azur et puis s'en fout
on se croira perdu, alors qu'y en aura plus, qu'y en aura jamais eu mais seulement la douleur, et pour tout pansement une
poignée d'vers de terre...on n'est plus l'homme, on n'est plus la femme - on n'est plus rien du tout
on est cette outre vide, ce suppliant, ce je-m'en-fous la morve au gland
ce fossile de larme sous ce faux cil de joie, on n'est plus soi, on n'est plus moi - on n'est
que de la mort en sursis, se fixant l'œil dans le gros œil, le blanc dans l'blanc
... totalement noirqui me foutra la paix, qui donc foutra la paix
au grand chien carnassier, qui bouffe toutes les âmes, les galaxies tous les neutrons, qui donc foutra la paix
au jour qui vient, et à celui derrière qui ne vient pas, à l'aigre odeur de chatte où ma pensée macère -
au grand chien carnassier?
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la petite fleur des pauvres telle que je l'ai connue elle s'appelait miséréré - on l'encule par devant mais ça va, devant elle se tient sage
mourir le visage fleuri, se remercier d'avoir vécu même si ce n'est pas entièrement vrai, entièrement faux non plus
peut-être que j'avais un us ou un anus, peut-être que chien perduloin de tout, si loin de tout, souillure passive
la mort te ramène là, où tu n'as rien à faire: l'incarnation
tandis tu rêves d'une défenestration, hors-sol, un jour tu rives à droite et l'autre jour, hors-sol...mais ça n'a aucun rapport, aucun rapport si tu vis
d'un cœur éteint ou si tu vis, aucun rapport, d'un gland pulsif: l'étendard
sanglant est levérien
ne règne
et j'y demeure.
comme on plante une tente à l'ombre d'un solstice je vivrai vieux, sans doute - c'est à dire rampant et tout gluant d'une
mémoire tentaculaire, fongicide, liberticide
mais si nu d'une apparence nue, conscience adrénaline...inassermenté: même à moi-même je ne dois rien
tous ces prétextes érigés, ces prétendus alibis, pieuses justifications n'ayant pour autre but que de divorcer le mort du vivant, et ne point s'y confondre
j'éjacule en premier. en second lieu tu fuis - sur le plus triste oubli...
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j'avale tout d'un côté et puis de l'autre je me reprends - en guise de quoi
que ce soitla tête au nord, seulement au nord, le reste à la dérive, petit poisson rentrant
dans le cul d'un homme mort - un homme ou une femme d'ailleurs, ça me regarde pasil va pleuvoir demain et tu t'abaisses à compter les journées. il manque juste un tour
à l'éternel retourà qui on fait mal. oui à qui on fait mal comme ça
on n'avait pas prévu, ni même les crampes au pouce, on n'avait pas prévu
les revirements d'prépuce...chaque homme est mort, de plus en plus
alors tu barges, titubant berge bée, la veine secondaire le sort
suicidaire
- amoureux d'un verglasl'abbatiale des pauvres, demi-pauvres ou très pauvres - et j'ai pleuré longtemps
j'ai même pleuré tout l'temps, du moins jusqu'à ce qu'ils finissent par en extraire
l'écharde d'un nuage...
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une barque à chaque pied, où cours-tu donc ainsi, marée basse...?
fraîcheur d'amiante, petit lait d'une amande éclatée - j'ai quelque chose pour vous:
rien hors un lit vide
et dont la forme épouse le videbille, d'une pichenette lancée dans le vide infini, errons nous à distance
le néant guère rebondissant certes, sauf en conscience évidemment
mais pourquoi donc évidemmentdigne de rien, à peine d'un nom à l'unisson
je me trompais d'organe parfois: l'un pleurait l'orgasme tandis que l'un
pleurait d'orgasme je croisles douloureux seins d'eurydice me font mal à moi aussi - mais plus rien ne m'en
desserrera la mâchoire désormais, fussent-ils trognonsils ont le corps tranquille, coulant à pic quand la mer flotte - noyés para-pélagiques...
cinq heures par jour c'est l'amitié, courant vertueux
mais moi j'dors seul avec nounours, nulle part autre que seul - corée du nord à moi tout seulspoutnik comme s'il en en pleuvait, et pourtant c'est pas le doigt
d'honneur qui nous f'rait jouir...chien méchant n'avale pas mouche - je me f'rai tout petit, tout petit riquiqui
pour te lécher la couenne sans même que tu me sentes
: à jeun, on court plus loin
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plus qu'un homme
à tête basse -
il répand ses cendres dans
le cours d'un sommeil sans
conséquence...vivre sans histoire, titubante
circonférence,
l'un après l'autre d'un
regard vide, fébrile
latitude...pas grand chose
à faire - le bled à cours
d'imagination, le chien
jappe à tout venant - ça
il fallait s'y attendrepartir la conscience
intranquille, renouer
avec le sang, la chique et le mollard, entre
le fer et la cisaille - bleu d'un
geste inaudibleplus haut de jour en jour
jusqu'à, un jour, par
l'impudence d'un vent
contraire, oublier
de retomber...où le miroir
prend flaque, toi tu t'installes,
héron d'un autre
monde, et d'élégante
paresse...
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un chien, deux cierges, une tête de mazout - j'ai tout noyé
dedans:
cervelle en bas et queue à l'air
pour l'amour de côté j'ai tout r'craché
dedans
dehors ou dedans c'est la même tombeun jour j'étais pas né, gerbé
d'une quelconque poche de sang
un jour j'étais pas beau, à genoux sur les pouces, à jeun d'une overdose
là rien ne vint - j'eus beau pousser
rien ne vint ni la framboise
résurrectricet'as qu'une gueule
une gueule et d'amour impossible, l'acné des jours imberbes
j'ai peur qu'on me rencontre, le lundi sans y croire en y pleurant tout l'temps - j'ai peur j'te dis
à demi-mort
l'autre moitié trempéeune cicatrice à l'âme-dolmen
un puits de fond, une boue de sang mêlée à de la merde
cambouis de vivre, respirer l'araignée
j'ai une boîte et je mets tout dedans: feux mes rêves, osselets,
et les yeux en cornéet'as boire? t'as vide ton temps?
t'as trouille tes miches au goulot du respir?
de qui tu tètes là, le bout de mal en pis?
ton trou d'bite en cascade, tu chiales quoi, là,
amouraché d'une balle perdue, ballon-pardon
tout dégonflé...?chien à bascule, petit ciel ventriloquent, j'adore quand tu m'ignores
et je sais pas de quoi j'parle, ni de quelle gare, j'oublie
j'ai pas d'raison, j'ai pas d'raison non plus - alors j'oublie
je dis j'oublie
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un ciel tout chiffonné en vérité
on aurait cru l'horizon mais l'horizon
n'y était pas, en tout point
circonstanciel
- tendu d'un arc-en-soimais que pourrait-il y avoir entre mer et ciel
d'autre que ce qui n'est
ni mer ni ciel: par exemple
une mouette - défi tant à la raison
qu'à la décence...on ne flotte pas au-dessus de l'abîme: on prie
comme s'il y avait eu en nous, qu'il nous fallut obscurément chercher,
une raison quelconque
à ne pas nous y
abandonner...un souffle en pousse un autre, soupir en partance, digression
hasardeuse et létale
tandis que posé là, assis au cœur des choses,
le dos droit dans le sens
d'une averse
rare passagèrede laver, puis relaver
les yeux d'un naufragé...
une seule peur, un seul sentiment, léger ressentiment
cela revient de loin, mais de si loin
qu'on peut prétendre, encore, au pied levé,
avoir tout oublié...cendre d'eau, éparpillée comme ça
ou semée en pagaille -
il n'y a pas lieu d'avoir froid, pas lieu
de se mouiller les tempes au rasoir d'une irrévocable
incertitude, l'ivresse montante...ne s'apercevoir
de rien, remous sans fin...
parait que l'on respire, parait
qu'un coquillage à sec recrache une mer blême, dent creuse
- là-bas
ne nous lâchera pas...
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je pars sauver mon âme
je sais pas ce que ça signifie vraiment, mais je sais qu'hormis ça, c'est de la merde
que de la merde.
de la merde ou le salut de l'âme, quoi que cela signifie
: je pars pour çaindéfiniment je passe et je repasse là, où je passai à côté
de tout et de moi-même
je monte la garde où il n'y a rien à garder, là où tout se perd, et je me perds
c'est ma façon d'être fidèle, fidèle à la passion, fidèle
à la dépossessionun dieu pour ceux que rien n'a pu sauver. je voudrais suivre un tel dieu
qui ignore où il va, souffre très fort des dents, et puis qui ne sait pas vraiment qui il est
ni pourquoi
dans un sens comme dans l'autretant nous avions besoin
de nous abuser, de détourner le regard de ce qu'il n'y avait
pas à voir - notre refus de séduction, triste suicide tandis que l'on
aurait simplement voulu faire l'amour au vent ce jour-là
- où nul souffle ne ridait
la surface effarée d'un si pur
désespoir...
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