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déjà je m'insupporte, à supporter le temps, présent de se défaire, la mémoire à chialer et tout un ciel en berne - j'abdique. je m'instaure revenant
de nulle part à jamaism'écrire sera joli, m'écrire n'écoute pas - il m'arrive à présent, mais c'est rare en effet,
il m'arrive autrefoisje me planque derrière moi, piaillant à tes côtés - mes tes côtés me sondent, tes côtés me confondent,
ballon botté en touchedans l'hymne à l'inappartenance il y a le mot touche-moi le cul, moi je ne re-
présente rien, ne suis le
maître de rienà plat ventre, c'est toujours à plat ventre qu'on dort le mieux debout, le pied à l'étrier
d'un faux départ, et la fuite en cascadesheureux le pays plat, heureuses tours du trône défiant la mer mauvaise - toutefois,
la prochaine fois ma moule, que la mer coule, surtout je t'en supplie ne me res-
suscite pas...
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entre fuite éperdue et stagnante immobilité, module la lenteur, vol suspendu
vol mais suspenduapprenions-nous, nos petits couteaux parlants, à ne
pas baver d'ssusun jouet à la mesure de nos esprits grandis: un jouet cachot un jouet jackpot, un organe sexuel un jouet
criant faminepar la pitié qui nous chie d'ssus, qui crie la p'tite famine - nos belles irréprochables, notre-dames des coupons d'a-
limentationquand dieu descend sur terre ce ne peut-être qu'en guenilles, en clandestin hagard, en rappeur des bas-cieux à la verve assassine,
la pompe immaculéeje m'ennuie mais qui pleure avec moi, qui me dit que jadis c'est déjà presque demain - qui se cherchait sachant
qu'il n'y retrouve rien?parce que ces pseudo-globalités ne sont pas assez grandes, les doigts trébuchant sur quelque trou en fond de poche, en triste
déshérencene te réponds pas, point d'interrogation, si ce n'est par la sidération d'un silence incompressible,
d'un essor abstenula lumière ô la lumière
n'a plus besoin de dieu
- le néant en dégorge, il n'est
plus un lieu d'être, il n'est
plus lieu de n'être...
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j'ai rêvé quoi j'ai rêvé d'où je m'en souviens
peu
que malgré moi tu foulais qu'une à une les épines et ce
malgré moi
retirées, la cheville endolorie tu pleurais pleureras, qui pleurait
pleurera
j'ai rêvé quoi j'ai rêvé peu, somnifère en lisière de cons-
cience ou d'ailleursparce qu'une seule fois aura suffi tu ne retourneras
pas tu lâcheras, là, ton manteau de trop et le torchon
de jour, la maigre pitance d'un cœur on dit un cœur tout
refroidi, parce qu'une seule fois aura suffi et ce n'est
pas
si pur que çaj'aurais aimé, j'aurais aimé pourtant t'indiquer le chemin du re-
tour j'aurais aimé, j'aurais aimé pourtant chuchoter sous un banc les mé-
andres afin d'y revenir et découcher une nuit, une seule , et justement cette nuit-
làje change un pas sur deux, un pas sur deux c'est toi, la pluie par deux
les mouchoirs me manquent, tombés sans toucher terre - un autre jour aussi,
tombé pour rien, frôlé d'une apparencemardi sans faire de bruit, juste un saut en arrière , planté là dans le vide
arrière.
marcher pardi, marcher dehors, foulant les ombres aux pieds
d'argile noire.
mort et bien mort, s'il faut en croire, un cheveu sur la langue et de queue
lasse au dortoirje t'aimais bien pour ça, pour autre chose aussi je t'aimais bien mais pour ça, notamment
désormais qu'on se dise, se le dise ou qu'on le dise on n'a plus peur, des boîtes
pour autre chose aussi mais il est tard, bien tard et bien trop tard, désormais
désormais que tout s'éteint, se tait et tu respires enfin, le bout tout près
du souffle
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la volonté d'être un homme alors qu'un homme
n'est la promesse de quoi que ce soit
s'endort en haut, sommeille en bas, respire par les trous défendus
enfin... ceux qui lui restenton ne mourra jamais, même tout à fait mort, tout à fait mort n'existe pas
à part ça je crois que ça va, je te suis reconnaissant de ne pas demander, j'avale l'oubli
et l'oubli me recrachetu m'appelles comme tu veux mais surtout ne m'appelle pas - tu sais que privée de liberté la bête
ne se reproduit pas. le temps
m'accule à la douleur, la barbe pousse, je déambule
me donnant l'air de rienje me paume
j'espère t'avoir rencontrée quelque part, réconciliée à quelque chose
il y a un chemin qui brûle il y a les traces fossiles
des pas perdus, des puits reclusje retourne au pays, si réel
qu'il n'existe pas - je commande un café, noir à petites gorgées
et tout semble finir là, l'univers disloquant
la poupée dyslexique...je lève les yeux vers le plus haut des yeux, rien ne cligne
un espace immense où s'élancer, courir à pleins poumons - le souffle s'effile, la corde ramollit
je me gratte la couille, la couille ou le genou, parce que la couille me gratte
...ou le genou
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je m'amusais à ça, je m'amusais à rien, une odeur de canabe en aisselle
la mort enfin me délivra, sans la péridurale mais en poussant
très fortil y avait un homme
et par-dessus un homme, il y avait une femme
un coléoptère par-dessus la femme, oreilles écartées,
la bouche en feu folletta plus grande chance c'est que personne ne t'aime, sauf une bouée pourrie, se dégonflant subrepticement
et la queue prise
dans un piège à sourisayant tué la mort j'ai contemplé les survivants - je me suis affligé, affligé tendrement
je crois même que je me suis un peu gerbé dessus
j'avais pas le conceptrire ô mon rire, petit roquet teigneux
tu te crois malin mais plus malignes les couilles, pont de feuilles et torrent sec
qui douchent avec tout l'mondeje ne réagis plus
ni à l'est, ni à l'ouest
j'uberise mes convictions, j'me plante le cul dans l'doigt - j'ai un mouchoir dans le sang
en guise et place du sang
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les hommes se sauvent, ils reviennent puis ils se sauvent - ils ont
le feu au cul, châtrés d'un tel hasardles femmes accourent, elles ne savent où ni d'où elles accourent, sirènes sauvées in extremis de la noyade
par un simple pêcheurj'ai peur pour vous, hommes et femmes, mais avant tout j'ai peur pour moi
qui confonds les nuages à des yourtes rampantes, à des
piétons morosesun homme sans suite, le pauvre jus d'un presse-bite - la vie sans un accord
c'est mort
c'est mort et ça n'en finit pas
d'giclerj'ai peur de vivre, me sachant nulle part, ivre de lourds paysages, pneus cramant moelleux
sur une rage d'août ou affublé
d'un tout petit slipma vie ne sert à rien - c'est la seule condition pour être belle
pour être belle enfin, bouche collée à la bouche d'un fosse
et m'écorchant l'organe
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trois vagues et soi
petit naufragé de la rue des vignoles
tangue l'air, tangue la soie du suaire
et puis bonsoir
trois petits tours et puis bonsoir
la trognechemin faisant, mal-faisant
t'es triste ou tu chavires, gamelle? gamin triste ou gamin chiant, mé-chiant
je bute sur un coussin, j'éjacule contre tes dents - tes dents
reculent d'un passourde
et alors assourdissante
le malheur change de trottoir, crotte frétillante au
cul d'un chien galeux et puis j' m'ennuie, j' m'ennuie très fort
depuis que je me suis quitté
mais je sais faire que ça, m'ennuyer
sans ça, sans m'éroder je serais rien, je me sentirais pasil saute dans la cour, pieds joints, il sent qu'il serait elle mais elle en a déjà fait cent fois
le tour
alors il saute, il saute dans la cour, bras écartés
- il faut bien qu'il s'amuseà chaque fois, à chaque fois que j'ouvre un creux, toi tu marches à côté
j'ai pas de préférence, y a pas de préséance, je suce mon pouce et j'adore, j'adore regarder les femmes, les hommes
glisser sur leur néant, s'enliser,
s'enliser au-dedans...
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ça faisait
longtemps j'avais pas bu comme ça, un trou
à la lumière d'un trou
et quelle vie je mèneet tout le mal qu'on s'est donné
pour rien - pour en arriver là, nulle part
alors qu'on aurait pu, claquant des yeux clignant des doigts
en arriver là, nulle part, sans en remuer
le petit doigt - voilà qu'est faitje franchis
le mékong, le rubicon ou l'iton et c'est d'un pas, d'un pas tranquille
on aurait pu dire d'un pas docile, je franchis donc
le mékong, sans même me
mouiller la tongclaquer comme ça, dans la neige, le bas filé de laine
ou de neige, claquer comme ça, fumigène, gaz à la
boutonnière, claquer comme ça, fille sans gêne, à pisser dans
la neigeça faisait longtemps
longtemps j'avais pas bu comme ça
comme si ça sonnait creux, comme si ça vous arrachait
la peau du gland, vous retournait l'cervelle comme on le fait
aux poulpes, tandis qu'aimantes elles avaient simplement
cru croire en nous -
c'est dommagela girouette au fond du panier et le grand vent, est-ce que
je ressemble au grand vent? bien sûr que nan: je vais comme on me dit
où on me dit, je vais à l'abandon, à vau l'eau comme on dit
aujourd'hui c'est jeudi - ma mère disait
que j'étais né un jeudije ne me souviens pas
mais si
un jour je m'en souviens
j'en mourrai ça c'est sûr
en attendant il pleut - il pleut
par intermittence
et dans les interstices
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