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j'irai pas droit au but, tout ce que tu voudras oui mais non, j'irai pas
droit
au but j'ai l'infortune, la naissance ambigue
on s'appelle demain si tu veux, demain c'est préférable
demain c'est mieux
demain s'il pleutles oiseaux sont de mon poids, ils mesurent à peine
un petit pois, un petit pois c'est tout, j'ai l'impression
la conscience intranquille
d'avoir fait c'que j'ai pu, et j'ai pas pu grand chose
un petit pois c'est toutquoi que je dise, je dise
avec la parole au milieu
j'ai pas d'enfant, les enfants au milieu j'ai pas d'enfant, des petits cailloux seulement
de petits poucets - j'ai craché au miroir, il a plu ce matin j'ai enterré mes ch'veux
et mes ongles
mes cheveux et mes ongles, les os eux
restèrent dehorstellement triste, tellement triste et c'est peu dire
qu'on est plus triste encore, comme la mer, la mer on dit bien la mer quante la mer, c'est triste,
se retire, qu'elle n'a plus rien
à dire, à vomir
et que le temps qu'il fait, il le fera sans doute, et il le refera
à moins qu'il change, s'il est changeantcastagne, je n'aime pas la
castagne, tu remarques mes muscles, la masculinité mâle
de mon simple appareil, mais tu dis c'est pareil, et du pareil au même, tu m'embrouilles, je sais pas quoi te dire
je te dis mille-feuilles, tu me fais l'éventail
et je tombe dedans, et je grimpe dehors, c'est la
mort prévisible
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morituri te
salutant et rien du tout, le satori
mélancolique, la verge cathodique, je n'en fais pas exprès - je bats
des jambes en l'air, je bats
des pieds en vain, je brasse
de l'airje n'en fais pas exprès j'embrasse ta nuque
tes ch'veux
ton foulard enrhumé
si je me retourne pouf, tu disparais et si je me retourne pas pouf,
t'existe pas - j'suis mal,
j' t'assure j'
suis malcela ne me soulage pas, pire: cela ne me
fait même pas mal, j'abhorre ton g'nou
calleux, glisseux, je mets pas tes ch'mises
vu que tes ch'mises elles me vont pas
les hommes sont incroyables
les femmes sont incroyables
toute chose est incroyable
je sais plus qu'en pensertoutes ces petites buées, ces fleurs intestinales
j'ai posé le doigt du hasard sur la carte et j'ai dit là, c'est chez moi
j'ai glissé le doigt du désir sur ton corps et j'ai dit là, c'est là qu'on jouit
j'ai tendu le doigt n'importe où et j'ai dit est-ce quoi, est-ce soi
le sens du vent au terme de
la mort, la mienne
ou la tiennec'est si fragile une lueur, ça tremblote ça clignote
on se souvient de rien, c'est ainsi, on se souvient quand même, agrippé à l'espoir
tant qu'on ignore dieu on espère, et puis après
on fait comme si
on fait comme ça
n'importe quoice que j'aime en vous ce sont les dragées hurlantes
en plein cul, je veux dire en plein ciel, ce tout petit petit
ciel de rien du tout, infini miniature, ce doigt que l'on retire
pour se sentir tout vide, tout plein de vide, et si seul
en nature SDF
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grands mutilés de
l'hiver, des embruns
postillonnant leur rouille tandis que le
grand musulman
d'un geste calme et la voix grave
te rassurant dira tout bas
c'est pas grave, mon gars, c'est pas
grave...je suis de la nuit mais la nuit
n'est pas couchée
alors elle s'allonge, de plus en plus longe
et longue, et s'écarte
de plus en plus large, la nuit
où mon petit radeau, flott' flott'
mon tout petit
radeauil n'y a pas grand monde en moi
à qui savoir marcher, il n'y a pas grand monde en moi
du tout. nos invités
n'ont pas d'honneur, qu'ils retournent
à leur festin
de fientes, de poux
à leurs fictions lubriquesj'ai plein de trous
en toi j'ai plein de trous
en moi, et plein de trous
partout, sur toute terre, en toute
mémoire j'ai plein de trous, alors
je vide les trous, avec une toute petite pelle je vide
les troustu ne ris pas longtemps, tu ris avec les dents
machinalement tu poses la main sur ton sexe, dissimulant ainsi ta faim, pourtant ce n'est pas l'heure, tu sains bien
j'ai des pommes dans la poche, est-ce que tu veux
une pomme
ou deux
une compote
de pommes?
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j'aimais un silence, un silence en là mineur, l'araignée d'une toile
et puis on s'envoie en l'air avec le premier venu, de nos rêves incompétents
il y a quelque chose au bout de laquelle j'eusse préféré
être dispensé de pendreje n'appelle pas ça manger par terre, je fais tout
pour m'échapper, fuir la faune, assourdir d'un geste las
ces grincements de chatte, je fais tout, tout absolument tout
pour me sentir rien, baignant dans le formol de rien, ces quintessences en berne, ces printemps
lubrifiantsje me rappelle pas comme il faut, mais comme il faut
n'existe pas. je te touche tu me touches - les petits nichons le porte-avion,
les choses aussi qu'on a du perdre en regardant ailleurs, sainte déréliction
comme faire l'amour à la très sexy
cabine téléphonique qu coin d'la rue
parfaitement H.S.ne m'achète pas de fleurs. pas que je n'aime pas les fleurs simplement les fleurs
s'usent
les yeux sur de fausses épitaphes. je me gratte les couilles, je ne pense pas à toi je pense
à n'importe quoi déverrouillant l'image, plus vite déformée qu'une âme prompte
à se déshabillerun jour je ne mourrai pas: j'attendrai
le prochain tram, personne
me dira d'où il vient, ni pourquoi - je crois j'irai sucer
mon pouce dans un coin, je lui dirai suce-moi, mon pouce
. ça en jette
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venir de loin ne nous rapprochera pas du but ci-présent, au non-lieu même que je hante et dont je fais l'objet, ou la potiche
évincés de l'essence, il y a des morts vivants aussi, et des vivants qui ressemblent à mourir
parfois se sont les mêmesparfois je me bouche les oreilles, afin de passer plus vite d'un écho
à l'au-delà, qu'un écho n'aborde pas. et j'écoute, j'écoute cependant je n'entends pas - j'aurais du
tourner avant, après, à gauche ou peut-être en même temps, descendre au bon moment
j'aurais du j'aurais duje me cherche. je me cherche à tâtons, je me palpe la face, je me rase le zob
la vie a l'air tranquille - on y renonce en chaque instant à notre vœu premier et pieux, déviant ainsi de notre destin
j'apprends par chœur à dire merci - merci, merci pour rien, merci quand mêmeun seul jour. un seul jour amoureux, et tout miteux
le reste du temps est une perte de temps - c'est tout ce dont nous disposons et nous nous en désolons, l'éternité en négatif
je voudrais bien vous y voir... mais pas vraiment en faitsalue-moi bien d'ma part. et d'autre part ignore-moi, fais juste comme si de rien n'était
car rien n'était, ou n'eut été vraiment, n'eut été ce système de cordon obliquement ombilical, cet espèce de raccord, subterfuge avéré
les yeux dans le panier, revêchement globuleux
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me touche pas
les glandes n'extirpe pas
la joie la joie est morte, la joie est veuve quelle main
sinueuse, furtive s'insinuant
au fond fuyant
hein, quelle?ça crie sous le préau
ce doit être l'écho car le préau est vide
il y fait froid, la lumière fébrile
la lumière onduléen'ayant plus rien à protéger, ils n'érigent plus de barricade, ce sont
des évadés
et quand il pleut, ils disent il pleut, ils n'ont
pas d'opinion, près d'eux il est possible encore
de respirerpetites dents
mordent le loup.
ça y est, on y est presque. du vent dans la poussière, on y est presque. la nuit rejoint
le dieu sans nom.
quelque chose là
se briseje ne m'y connais rien, les jours ouvrables, en âme consentante
de retour dans mon corps je tue maman, je noie l'bébé,
je frôle un pou.
du gel à la fenêtre, plus quelques fleurs rossées, jonchant la fosse, tombées
du laurier rose...
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je m'étais nourri d'arbres étroits, de pierres tombales
les racines sous les dalles
fouillaient l'immémorialtrop tard pour rebrousser chemin et de toute façon le chemin
rampant à terre
rompait les rangsnous sommes venus le jour venu, le jour parti nous repartîmes - quelque chose
avions manqué, à côté de
étions passés, on s'en doutaitdans l'ordre qui dit oui, et, posé sur un con (le pont), le désordre des mondes
renversé renversant
pouf poufagir sans preuve, telle au commencement des temps la foudre
aléatoire et têtue
criant sa joie, rendait son âme
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ma vieille elle est comme ça, tu lui craches dessus, tu lui pisses dans l'gueule, elle est comme ça ma vieille, voilà comme ça
ma vie rêve ma vie, mon rêve vit mon rêve - un suicide exemplaire, sexuel, revigorant
la glande carrément noireon n'aura pas de vie, on traînera par ci, on traînera
par là - tu sais bien comme on vit...
la seule fois où je vis, c'est pas là où je vis, sous un ciel interdit
on n'entre pas dedans, pas comme ça pas dedans, faut d'abord écarter les bras deux, bras dehors, jusqu'au pro-
chain décollageton sexe je l'écume
j'ai beaucoup trop de pitié pour ne pas me maudire
tout est permis, absolument tout: c'est un suicide universel
les survivants de ce suicide
se lécheront les uns les autres - les uns ne s'y reconnaissant pas, les autres
n'en revenant pastu m'habitueras, un peu
à tes vulves parallèles, ou peu, visages séquencés
on se dira tu, on se dira toi
la nausée se propagera de cœur en cœur, mais où aurons-nous donc été plus vrais
qu'en la douleur?la mort certes la mort, mais la connaissance c'est pire
ça chie partout
ça fait caca debout
symboliquement parlant, c'est à dire à peu près poliment, elle me tourne le dos
ainsi j'achève ma routeet puis un jour je me suis levé, relevé
- j'avais juste oublié
l'apesanteur...
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