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suspendu à ton œil droit, ami jusqu'à la douleur
un pied devant l'autre au-dessus de
la mort, glisse t-elle, c'est le rideau qui bouge, le soupir d'une forme - rien que de tout petits
baisers de larves en fait, sur le gland verglacémieux vaut en rire, parce qu'en rire c'est trop nu
il y a tout ce qu'on n'aurait pas du défaire, entrouvrir, ni même jamais voir
mon squelette se tient prêt. il se dresse, il ordonne - il attend là son heurerien de mouillé. rien que de tranquillité en surface figée
j'aboie un coup, rien ne remue. je trempe un doigt - retire-le
d'un suçon maladroit.
par-delà la perte de sens, de vent, des eaux contre béquille, une perte plus grande encore: un pas
chavirant par-dessus soi, un christ torse nuje trempe un œil dedans. quelqu'un
reçoit un colis. je coupe un arbre et c'est le vide qui pousse là d'un coup, une érection fortuite
chacun coupe sa branche. l'arête d'un poisson minuscule coupe sa branche
tu jouis plein pot tu coupes ta branche
désespérée, désœuvrée, mal rassurée, tu trempes un œil dedansà perte de vue glanant de pâles clartés, la maïeutique d'un sans-visage
un peu plus tard une vie se découd, ballerine à ses heures perdues,
ithaque sous la pluie...
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je finis mon café. mon café n'est pas pressé. refroidissant.
je refroidis
tant de ponctuelle passion, de mûr épanchement vers
compulsivement l'ailleurs...le peu d'hospitalité restante on le couchera sur le gros sable gris, que l'on léchera longtemps, longtemps
elle s'écartera, ombellifère
et alors on pensera qu'on est finalement
bien rentré quelque part, le froid en soi toujours vivantun chien s'habille en dieu, ça fait toujours un chien. un haillon d'existence.
il pleut sur la mer. inutilement l'eau tombe à l'eau, dont plus rien ne surgit, vénus a-spermatique
d'un anathème, je rate le cochel'apaisement ciel gris. tu n'es plus un être (parmi tant d'autres) tu es
la douce folie du renoncement, l'étrangement patience, un quai partant
à la dérive et si tu cueilles une fleur c'est que celle-ci
éperdument s'ennuie...la bataille rangée, les pierres retombées...
de la canne à pêche ou du harpon je ne gardai que le fil de l'eau, la lourde
larme de fond, flânante nausée...picorée picorante, à la mollesse ambiante.
le désert à la brouette, posée on ne sait comme, on appelle ça la mer
alors que c'est pas vrai, c'est pas ça, ça ressemble plutôt à
un appel sans jus, un cri sec
- petite flaque tombale...
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personne ne dort. tout l'monde s'endort
après coup chacun rentre chez soi, là d'où jamais
personne ne sortle jour se couche sur le côté. je crois bien être né
quelque part, quelque quand
et ce jusqu'à ce queune similitude, aurais-tu jamais rêvé d'une similitude
d'un caillou dans la pompe éculée de ton indifférence
tu plonges mais quand tu plonges, tu te dis allez bon, oublie-moichaque fois que je dis loup c'est toujours toi qui sors
du bois. un visage
a valeur sûretrop de choses, trop de tout
alors on se restreint, on moud du rien
un jour dans l'autre sens et c'est jouissance pure
un autre et c'est la tombe, néante, qui te vide en substance
et te viole en essencej'en parle tout de travers. personne n'a le droit
une fois je reviens, mais ce auquel je reviens
tout bonnement n'existe pasj'avais un pays. un pays s'est puni
comme ils sont beaux les gens qui ont perdu leur pays
et font des paspisser dans la mer, se remémorer une douleur
ne pas prier, surtout ne pas prier
on s'embrasse par nos bouches de profonde solitude, serrant les poings croisant
les doigts...
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le mal est fait. et d'autres malheurs m'y contraignent, de surcroît s'en mêlant. je n'aime que ce dont j'ai pitié tout en me vengeant de ceux qui ont pitié de moi, les pleutres bienveillants
j'entre en scène avec ma bite, mais qu'en j'en sais-je ce qu'il reste de moi si ce n'est
cette bite-là, aérodynamite et l'œil sec - le printemps dis-tu, le printemps
sera pour une autre saison, karmapatatra...croire est déjà trahir, alors file le fil, j'me tricote un gros pull d'hiver. chacun à sa façon se tripote et de fil en aiguille mon ange, ma couille pur coton - on a beau prétendre se faire du ciel un ami le ciel, lui,
n'a jamais vu les choses autrement et, si paradoxal cela semble t-il, jamais autrement non plus
que par tes propres yeux...tu avales un cacheton et, mon dieu, ce n'est pas le bonheur attendu c'est mieux que le bonheur: c'est la contemplation, légendaire et sereine,
d'un bonheur déchu, d'une chute en plein vol, le soleil de minuit c'est la danse effrénée
de zalongo et la chatte de travers, l'esprit mal cadencé, tu prends l'air d'en haut
et le ré-insuffles en bas, petit atome crochu des regards tant usés qu'ils en sont devenus
hermétiquement lisses...quand je le prononce j'avoue, j'avale la moitié de ton nom - mais que l'as-tu fait si long? je me rase les poils du cerveau cela ne fera jamais
de moi un quelconque moineau. on ne peut pas se contenter de vérité, la mort embrasse mieux que n'importe qui elle a la langue pour ça et celle des animaux
fossoyeuse, délivreuse; et si sage la femme que l'homme fut-il femme en devient loup, loup d'il n'y a plus le temps donc loup de tout le temps, enculéseul aurait dès lors raison celui qui, hors raison, a vainement pitié...
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j'aurais pas forcément les deux mains contre toi, ventousées à tes seins ou perdant peu à peu
l'instinct de vague, l'instinct de flou permettant sans bris ni fracas de passer d'une image à une autre, de survivre s'il n'est question que de survivre, de pire encore
s'il reste encore quelque question après cela - l'humiliation plante ses griffes bien au-delà de l'orgueil et des appâts
y correspondantcomment voulez-vous qu'un simple pion fasse échec et mat au roi, se dit le roi, avant que de tomber
si le fou va de travers c'est que le chemin le plus court d'un point à l'autre n'existe pas, évidemment
ceci dit, moi qui ne suis rien, et que dieu donc ne prend pas la peine de réfuter, j'achète un parapluie sur le marché, pinaillant fermement pour savoir si c'est afin de se prémunir de la pluie, ou de lui suggérer de tomber, puisqu'il ne s'agit plus au final
que de celata nuit augmente la vue. j'aurais beau jeu d'avoir tes yeux, qu'une nuit épouserait dans le délire des morts - et dieu sait le nombre de nos morts puisqu'il connaît, du moins en est-il sensé, le nom de chacun de nos morts
dont nous sommes par ailleurs et ici-bas les vivants, respirant, inspirant, nous prosternant devant le malheureux, l'étranger et le sépia tout en
nous tâtant les couillesj'ai toujours peur que tu m'embrasses, qu'une folie s'empare de toi et tu bafouilles une pauvre prière - tu n'ignores pas cependant
que ça marche jamais ce genre de truc avec moi, que je porte la poisse, que même la police
ne veut plus entendre parler de moi, de mes habitudes curieuses
j'ai retiré l'os du cul - ainsi ai-je, et ainsi seulement, su que le vide était chantant
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j'ai pas le temps
de te cueillir un enfant, pompon-nichon, un orgasme puissant
alors je monte la gardeje n'ai rien à mentir, que le panier, percé
et, o désespoir comblé, le panier
est percéon y lave nos fringues, on y brise
la patte, un os de corneille
c'est sûr on sortira pas
de là vivantsdieu ne ressemble
qu'à soi, quand il part en
vacances, j'ai lâché le
compasmon papier, du silence froissé
la mort s'ouvre en deux
j'y couve un œuf
pourri, un enfant une dent
gâtéemendiant sur tous les ponts, pas perdus pas
ascendant le courant, marches comptées bâtons rompus
mendiant sur tous les fronts
- le banc videderrière soi l'oubli
qui te rattrape, et bientôt te dépasse
te brosse les ch'veux, aussi
infiniment, intimement
te rase le crâne, te mouille la larme
...
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vivre avec si peu
que la joie ne trouve plus
d'obstacle, ni de gros mots
à raturerainsi partis
raqueniqués
où s'entrouvrent nos bras, les malfaisantson ne parlera
plus des morts, on laissera
tomber nos noms, et les noms de nos femmes
en plus de nos smartphonesj'ai peur de toi, de ton
combat pour mon égalité
je crains un sioux, lové dans le
formol de nos bénédictionsles rameurs à
contre-courant, danseurs hors piste
dormeurs contre la montre
y verront clair, tournant de l'œilsabotage
général, magie concrète
j'te lave les pieds, j'te broute la touffe, un matin vient
par où il en
ressortde ma disgrâce
le cercle lent, l'horloge brisée - plus rien
ne me distrait...
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de chaque côté de la rue quelqu'un pend. on a l'impression
que la rue n'est là que pour ça, passante
entre les jambes de ceux qui ne
sont là que pour
ça, âmes ballantes...je n'aime pas la mort: je rentre
dans le couteau. je lèche les dents de la morsure, j'éjacule
un sperme noir. j'ai peur de toi tu sais
que je me réfugie tout au fond
de ton absence, l'ongle sale d'un doigttout un miracle tient là: il suffit de
mourir, d'en chier de la laideur, de se sentir
l'excrément de dieu-le-chien, ou de la mère supérieure, veuve reptilienne
or vivre m'est si abject
que j'en couve un délice...le trou hurlant la nuit flottante
prisons jalonnant la campagne
tout alors portait le visage défiguré
de l'amour un
et vénérienj'ai envie de me tuer, juste pour me prouver l'éternité
laquelle ne consisterait pas en l'infinité du temps, son étendue, et pire que son absence: son
parfait néant, que chaque chose en ce monde, de ce monde et ce monde
réfute et simultanément démontre. je n'ai pas, il n'y a pas de limite à tout ça, donc à rien c'est la chute
finale...ciel un punk
sur une seule jambe j'te jure, et dansant sur la vague
t'es mort donc t'es vivant
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