-
l'infini plus un ça fait moi ou presque, ou presque toi, ou celle
comme elle s'avance sans jamais
se rapprocher d'un ch'veuou de me faire tout l'temps
ou de me faire quoi
- un seul d'entre nous a saigné, les autres
eurent le mauvais espritseul dieu a l'amour - les autres
se contenteront des débris récupérés sur la grève, des clous de la crucifixion même pas: des baisers
arrachés de force ou par pitiéque les poissons rouges, que les poissons verts, que les poissons vivent
nous aurons tout ce qu'il faut pour enfin voir le jour
par exemple des yeux, oui mais plus que des trous - des tournevis à rembobiner
la lumièreles nuits on s'accommode, celles
dont on s'accommode - le jour on fait tout comme. le jour ça sonne faux. creux
je voudrais être avec soi, sans lui donner si besoin n'est
prénom de femme
votre commentaire -
la terre me nomme ainsi soit-il. il est vrai
que je n'veux pas d'ami. j'habite quelque part
en bout de champ
et sans doute au-delàje me sens davantage, rien. qu'un ciel lent me détourne
de l'usage. démesurément oisif, sans ressource et de sorte disponible à ce
qu'impunément dieu me torturej'y arrive
j'arrive quelque part mais c'est surtout que j'en pars, j'en pars énormément - j'en pars quand je n'y suis
quasiment déjà plus
(c'est un chien pas si errant que ça, ou d'une certaine façon)qu'on me ramasse. ou pas.
le néant devant soi - que reste t-il à faire sinon l'aimer, en réfléchir l'éclat, la soif ou le mirage
je ne suis que d'ailleurs, ce donc je ne suis pasil n'y a pas d'amour. j'ai compté jusqu'à trois il n'y a pas d'amour
sauf peut-être dans le dos, ou quand on a trop bu
ai-je trop bu? (j'enfonce un clou mais rien ne crie)uriner contre la seule porte, frapper à la seule porte
défoncer la seule porte, inscrire d'obscènes graffiti
sur la seule porte - la seule porte d'issue, la seule porte d'ici, évacuée
maudits gonds
votre commentaire -
on prendra des vacances et on les emmènera loin, si loin qu'elles en oublieront le chemin du retour - celui qui tourne en rond quand on lui demande l'heure, ou la lune
il pleut sur notre dame, alors notre dame enfile sa capuche. rien de mal à ça. je veux dire on meurt pour moins que ça. du moins je crois
je m'éveille par misère, ausculter le décor me rétrécit les cils. parait qu'il va pleuvoir c'est l'enlisement final, suicide universel le réservoir pompé. parait qu'ça va sécher
je mange en m'aidant de pouce droit. lequel me rend d'autres services, sexuels s'entend. le dire en ôte le goût. je le retire donc, cédant au pouce gauche
cela s'éteint. mais non pour les yeux qui plissent, le sexe qui branle ni les lèvres qui tremblent. pour chacun d'entre eux on rapporte une histoire - qu'elle ait eu lieu ou non importe peu
tant pis pour nous, les jambes décrochées. et puis tant pis pour soi, le cœur bien arrêté. à peine assez vaste, le néant. en lui marchant dessus sans écraser la queue
ce sentiment inné de la faillite
votre commentaire -
la place sur la place et la roue dans le vide - il y a une chose qu'on ne dit pas et c'est ça dont on parle. le lieu tel, qu'on l'a quitté
je m'appelle dans tes rêves - dans tes rêves seulement. ailleurs je me fuis, fugace. l'absence d'un rêve fut-elle propre
vandalise le mur: un trou. par où subrepticement la nuit s'obscure, respire à travers soi. d'un fugitif, la trace immémorielle
il pleut sur l'édredon, ça se passe aujourd'hui. n'y voir goutte ou que du feu: un même regard atrophié. s'allonger ne se relèvera pas, on le pressent
j'évite les couleurs, désormais les visages. leurs expressions étranges, indifféremment hostiles. je reste sensible à la mort avant tout, aux marguerites pataugeant dans l'gravier
un seul survivra: celui-là n'aura pas bougé d'un pouce ni même prié, remuant les lèvres pour autre chose que la soif mais on ne sait trop quoi. d'ailleurs qui le verra
des chemins meurent dans le sable, de soif et qui les suivrait s'enliserait. autant que tu voudras tire la sonnette, nulle âme ne s'alarme. retentis d'un son creux
dévisage une couleuvre
votre commentaire -
s'il lui touche la toupie c'est qu'elle se met en branle, et jésus perd ses eaux qui l'eut cru - personne ne l'eut cru
tu me manques, insensiblement tu me manques - quoi? la ligne entre deux points - quoi? l'espace quand on y pense...
je regarde vers l'ouest et c'est la nuit grimpante dans mon dos. je n'ose me retourner: si je me retourne je disparais, sans le zizi d'une trace
quelquefois tombe aussi, une virgule de la phrase. je mange avec le doigt, mais je m'arrête au doigt. je reste sur ma faim donc. alors je reste sur ma soif. jusqu'à la lie
bifurqué d'après moi. tu plonges et te prolonges je n'sais quoi - un doigt tordu, le nombril sec, ou à sec - dans le froid solaire de la dou-dou, de la douleur et t'en retires quoi, hein t'en retires quoi, de la douleur
à cinq je comptes jusqu'à trois, puis te bande les yeux, te bande tout ce que tu voudras et tout ce que tu voudras fera le tour du reste, du reste du monde même si toi tu, ne restes pas
il chante par mégarde
votre commentaire -
tu te trompes d'ennui - sans doute ne te regardes-tu pas assez, longtemps ni profondément. on s'y croirait vraiment
alors un jour jetai-je la balle le plus loin possible, et si possible n'allait loin, hors de portée déjà - roulant comme ça un p'tit moment
l'polichinel perdait ses dents, aplati cont' la vitre. quant au dieu nu, dieu boréal, dieu en chacun le... souvenir de soi
quand la balle me revint, renvoyée je ne sais comme, je n'y touchai point, et n'y répondis pas. de tranquille inquiétude ou de fausse pudeur
par terre traînent mes pas, un peu dés de travers en équilibre sur l'arête - osselets océaniques, ils recouvrent un désespace
chien naturel petit crottin, n'en meurent encore et sous le pain, rassis de ce quotidien-là: un gentil coquelicot
tu n'en mènes pas large; tu n'en mènes pas long non plus. n'importe qui aurait pu te foutre une baffe ou souffler une haleine fétide, sur ton œil gauche
sodomisant la transe
votre commentaire -
je suis à vous nulle part, maintenant je m'emmène
je m'emmène nulle part, toujours en continu
je survis quelque partje viens sans doute vers toi, vers toi s'endort
si on meurt on dira que c'est pour rien, ou par hasard
ou alors qu'on est saoulmanquer dieu. j'ai manqué dieu. c'est ce qui fait de moi un genre d'humain
avec des clous au fond du corps, des billes
sur la routecertains se pendent à la corde, or la corde trop courte
les chiens ne m'aboient plus. ils m'aiment et je ne sais plus trop bien
pourquoi, ni le sexe défuntpetite pluie grande couronne, tu fais le tour de maintenant
quoi qu'il en soit, suces-tu toujours
le sein d'un homme...?
votre commentaire -
et puis quoi?
et puis il y eut un mort. un mort ça ne (se)
discute pasje pleure entre tes genoux et toi aussi tu pleures, de par ces genoux-là
on aurait pu pleurer comme ça très éthérés, mais ça n'aurait pas valuqui me demande de l'embrasser, le dos appuyé là contre le mur des publiques chiottes?
personne. je me demande moi à quoi il aura finalement servi
d'existerrevenir où?
la pluie tombe de n'importe où, de n'importe où sur ma nuque, sur mes verres
elle dégoulinetellement perdu, tellement perdu mon dieu que soulevant quelque absence tu n'y
trouves que moi, ce néant en tout genre...il n'y a plus d'ami, plus de parent plus de semblable il n'y a
plus d'humain. je vogue encore
un peu devant ton œilil n'a pas suffisamment plu il va falloir arroser, je lève les bras en l'air
tu aurais pu un à un m'arracher les poils des aisselles
ou me mettre en couveuse, le temps d'y voir plus clair
votre commentaire