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Par lolek le 9 Avril 2019 à 13:02
je suis mort d'une balle dans la tête - ça me démangeait la cervelle depuis un moment
à moins que ce ne soit de fatigue, tout simplement
tout simplement ne veut rien dire, comme tout le reste, mais l'avouant volontiers - ne s'y je crois
oppose pasmon train a du retard, non, ton train n'a pas de retard: c'est juste le mauvais train, partant
du mauvais quai, dans la mauvais sens
et du coup y a plus rienmon petit cheval blanc n'est ni blanc, ni petit, et probablement n'a t-il jamais été un cheval
il était là pourtant, et j'en suis convaincu, en chacun de mes muscles et tendons, en chaque renvoi de mon dégoût
ainsi qu'en ma singulière inaptitude
à faire partie de ce monde, en être partie prenantele dernier ressort à mon humanité c'est la pitié, je ferme les yeux et je compte jusqu'à trois
comme rien ne se passe, je serre plus fort et je recompte jusqu'à trois, et encore et encore...
rien ne se passe jamais - du coup je garde les yeux
indéfiniment fermés.
jusqu'à troisje présume que ce qui nous définit émotionnellement avant tout, c'est de s'être senti trahi, et les formes particulières sous lesquelles nous avons été trahi
plus difficilement tolérable, l'image nette de nos propres trahisons
la question dès lors ne se résout plus à pour/quoi vivre, mais comment endurer de vivre sous le poids de cette humiliation, de cette honte...tout casse, tout supporte, ou ne supporte pas, d'avoir été
l'innocence perdue, non ,l'innocence jamais acquise - la peau de chagrin d'un présent vide de soi, de vérité
et finalement de beauté
c'est quand même pourtant pas compliqué, la beauté...
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Par lolek le 8 Avril 2019 à 07:40
alors on a repris nos clics, nos claques. on a fermé l'eau, le gaz, sa gueule et le courant. la mort dans l'âme et en avant, hop en avant. en avant rien
muré le paradis. nos bénitiers jusqu'à rebord de crachât. on se retrouvera bientôt, ici là-bas ou bien nulle part. on est déjà perdus
à partir d'un moment on lâche l'affaire. ça nous déchire un peu, bon, ça nous étripe en vol. à partir d'un moment je me déchire c'est sûr
qui que quoi je, l'abcès crevé. le genre qui te caresse à rebrousse-poil. avec la langue. avec les dents. avec les doigts tout s'écartant, si on fait pas gaffe
il pleut et pour pas un radis, c'est comme ça tout le temps. ça tombe dans ton bol c'est comme ça. ça tombe de toi en toi. pathétique
je ne manque de rien, sauf de rien. alors je m'assieds là tranquille - j'imite un mort et je regarde passer. limite je laisse couler
trop vieux pour se souvenir. à lécher le glaviot dans la soupe. la soupe froide la langue s'y brûle, pourtant
quand vivre est au suicide. quand marcher sous et quelle absence, un ciel pouilleux. j'accueille les jours heureux, semblables et miséricordieux, je me dis c'est donc à ça...
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Par lolek le 6 Avril 2019 à 07:35
mon jeu ne s'accorde plus, ma pierre ne coule pas. à l'espace qui me lie, s'accouple et me délie je dis que
je n'ai rien vulongtemps encore, ou très longtemps
très à la marge ou sur l'épaule d'un dos
essuyai-je l'averseje renais de mes cendres, à quelques cendres près. si pour moi rien n'existe, n'existe rien pour moi
eau de cervelle, vide le sceau et vide la pelle. ne me contredis pas cette fois ne me
contredis pluson s'en va et on oublie. on s'en va bien quand même
je me suis laissé dire que c'est mort. je me suis laissé dire que c'est pas une raison. je me suis laissé dire qu'une chute semblable
je n'arrête pas d'y penser. je n'arrête pas de m'en, te de m'y, soustraire
eh ben dis donc...pourquoi tu ne t'arranges pas avec moi? pourquoi tu m'objectes que tu ne sais, grosse, y faire? hein, pourquoi?
la gloire est éternelle, oh la gloire éternelle, et la misère me tue.
mais putain transgresse ma vie, o dieu décapotablecomme qui dit quoi, qui dit mieux, je m'appelle adam, j'ai perdu toutes mes lèvres, et mes dents
la peur suinte au milieu
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Par lolek le 5 Avril 2019 à 08:03
la flamme tue la mouche, c'est fatal
la lumière naît du néant, mais de quoi le néant naît-il, si ce n'est de ma peur de la perdre?
la lumière naît de ma peur de la perdre
dieu: la peur à l'état purje marche dans le vide et chaque pas en brise l'éternité. j'ambrasse sur les deux joues ma cousine, j'embrasse sur ses deux mamelles ma cousine. ma cousine me dit: je suis la croix en toi
la douleur suggère un dieu en nous, la simple mécanique ne pouvant justifier la douleur
seul un dieu souffre en nous, écartelé entre sa propre infinitude et la condition finie de sa manifestation
autrement dit tout parle de soi tandis que soi
regarde ailleurs, distrait d'un rienje ne suis jamais venu, je ne suis jamais parti
où et d'où que ce soit. les murs, les toits, les paysages se sont peu à peu érigés autour de moi
lesquels présentement se désagrègent - le cul nu d'exister en dernière instance
cet appel alors, de partout tout à la fois,, n'était donc que le reflet de mon regard dans l'angle mort
de mon carreau...à quoi l'univers servirait-il? à quoi le rien servirait-il? à quoi être servirait-il? la pensée du tout ruine le sens - c'est le néant de dieu, l'abîme de conscience
nous descellons les cercueils. la mort s'apparaît à elle-même, ahurissant miroir et larme sèche
l'amour ne sera plus que la vague nous emportantils demandent qu'on les aime comme si cela pouvait leur suffire, comme si cela au contraire ne les divertissait pas
de leur seule et aimante
déraison d'êtreà ceux qui au fond d'eux veulent mourir - ou plutôt ceux à qui la vie ne peut suffire, ceux que leur condition entrave douloureusement
à ceux-là sans espoir, à ceux qui ne savent pourquoi, ceux n'ayant intérêt à rien: ces purs glandeurs de l'absence éternelle...
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Par lolek le 3 Avril 2019 à 12:33
qui coupe la poire en deux... n'en aura qu'un morceau.
c'est avec fureur que j'avance vers dieu, contraint par l'odiosité de toute fausse route fausse couche de route, et les dents de travers
toute ma vie souffre de cette inutile tensionil y a des osselets dans la main: quatre gris un seul rouge.
tu pleures à l'abandon, et l'abandon te suit, te rogne la queue.
quatre gris un seul rouge - avant qu'ils ne touchent le sol je récupère mon geste
je ravale ma langueles gens ne sont pas saouls ils titubent tout à fait gracieusement (sans intérêt perso).
je me parle de bonheur, ce qui ne répond pas à la question.
je l'ai déjà croisé quelque part, ce regard paradoxalement glacial
et empli de pitié...une heure entre deux heures, à l'intercale, lesquelles entre deux heures encore, et ce jusqu'au péché originel d'un côté, à la condamnation définitive de l'autre.
pas grave, j'irai pêcher ailleurs, un peu plus loin en contrebas si nécessaire
pêcher sans canne ni appât, pêcher sans réelle conviction
ni rivière au demeurantradio ouverte à tout néant, ou dans l'intimité creuse du tombeau
voix dérisoire en continu, rayée railleuse et éraillée - morceaux choisis d'un continent perdu
voix off, voix on
par procuration mastectomie...
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Par lolek le 1 Avril 2019 à 07:59
dormir oui, s'endormir oui, et de plus en plus tôt
et de plus en plus tôt dans la nuit cryogène: veiller - c'est à dire dériver hors hypnose
or y a plus rien à rêver, plus rien qu'à se débattre dans le grand silence, persévérer
dans l'exclusionje regarde tout là-haut et je ne sais rien de ce que tout là-haut s'endort. ça me donne le tournis sur place
exister marche sur des œufs. on ne peut pas tomber d'accordle large cercle
les petites bavures noires
j'arpente mon jardin. je hais mon jardin. ce jardin-là
n'est pas mon jardin. je n'ai pas de jardin. je hais tous les jardins
sauf les jardins publics, ça va de soila nuit me mange dans la main
plus exactement, elle vient picorer dans ma main
les grains dans le creux de ma main
- grains de sable j'imagine, mais dont chacun contient au moins un mirage et demiil y a des parts où l'on s'emmène, il y a des parts où l'on s'ennuie
et les parts nulles se résolvant à nulle part.
j'aboie vers toi mon silence, écho muet, réversible mémoire
ce que j'attends ne viendra pas, ni même la mortil y a des puces elles crient le long de mon sommeil. une goutte de sang les repaît
des draps blancs nous avons fait des serpillères, des draps rouges nous avons essoré jusqu'à la
dernière goutte de sang
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Par lolek le 31 Mars 2019 à 07:43
d'ailleurs
d'ailleurs c'est une mer, un accidentje couche une prière, je couche partout
d'ailleurs les gens s'en foutent
et les luciolesd'ailleurs...
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Par lolek le 29 Mars 2019 à 07:50
j'irai là-bas
maintenant que je ne suis plus rien, j'irai là-bas nulle part
j'irai nulle part
maintenant que je ne suis
nulle part
je resterai correct, les lèvres sèches, le slip crépusculaire
j'attendrai qu'on me disedieu y a pas d'pognon, non, y a pas d'pognon chez moi
on vit à perte, c'est l'éclat le plus pur
le feu d'artifice d'une prise sans bastille, juste au milieu des champs
- la mort dans l'âme, on vit pastout mène à dieu, sauf dieu
lequel mène à tout, et ne s'en prive pas, ne s'en porte
pas plus mal, du moins on le suppose
il est des bleds par ci, des bleds par là, disséminés de par le paysage
- les humains parlent entre euxla mort est-elle aussi évanescente, insipide, insignifiante que l'existence?
je cherche mon cheval mais mon cheval il est pas là - on ne se retrouve jamais nulle part, moi et mon cheval
sans s'en apercevoir, on finit par avoir définitivement
renoncé à soiun chien m'aboie dessus. il est con ou quoi. j'aime pas ça
je m'embrouille avec les machines, je m'embrouille avec les gens, j'ai la nostalgie des lieux où la mort pousse un cri de joie, et notre déchirement
fonde la réalité - je suis vivant, de tout éternité je
suis vivant, un œil dedans
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