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Par lolek le 31 Décembre 2018 à 08:35
chair de ma chair o
substance aqueuse - il ne
se passe rien
de bien méchant mais le temps presse
quelqu'un me recevra
t-il, mains jointes mains ouvertes
le creux rugueux d'un lit, le
réveil à sa tête j'y
travaille non je ne
travaille paselle est passée par là, ça
se sent encore, et partout
je retire
un caillou du tas, je défais
un pas de côté, je tourne en rond
en rond en rond en rond
et en dernière instance, il (le rond)
se couche à mes pieds
large suspensenfle le froid, l'émo
tion n'y trempe pas
un ongle, et vers le sommet, vers
le sommet plutôt, s'épand
le large, s'embarque
un homme jumeau, un homme
jumeau de rien, sous un
minuscule parapluiedistances
s'entrechoquent, il faudra bien
vivre avec ça
ou même sans, il faudra même
se passer
de vivre soit dit en
passant, comme ça se passe, distances se
désarticu
lant c'est bien çaj'en tombe
et j'y retombe, bras ballants
bras ballants ombre blanche
j'en tombe et mon
bâton d'encens, le jour se lève
le jour se lève, or, bâton rompu
le jour se lève mais n'en
revient toujours
pas
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Par lolek le 30 Décembre 2018 à 07:02
ça ne me parle pas
intrinsèquement la pluie
coule à mon chevet
je ne
connais plus la mort, elle me
dévisage l'hiver, j'y
songerai demainje ne
me soigne pas, assis au fond
d'une pierre sans vitre
du regard les essuie-glaces, du
bout du regard les
essuie-glaces m'essuient
me glacent
je nej'en perds quelque chose
un aller
simple sans valise, ou rien
dans la valise, simple
coïncidence que l'on
traîne à la main, ou pousse
vers l'abîmene crains rien, je viens
probablement désarçonné
en tout cas démuni
hagard sur les bords
avec en dedans: une épingle
à retire du jeu, à
crever l'œil du lieu
ou de plus loinj'ai peur en marchant, tu
passes par là, par ici c'est mon
tour, mon simple re-
tour, tu passes par
là où je ne suis pas mais où je
reste - chacun son arbre, chacun son
arbre en soiça m'impressionne
la pénombre immortelle ça
ne nourrit pas son ombre
un soir un éclair, un
éclair comme on sait, déchire
la cause commune, et entendue
- est-ce que je cours est-ce que
je me jette en moi, me
défenestre sur
commande
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Par lolek le 28 Décembre 2018 à 07:52
il ne
parierait pas un kopeck sur moi, il em-
brase mon oreiller pourtant, je le
repère assez souvent, l'air de rienla rivière d'une seule rive, je la connais, elle coule
de mon répertoire, j'en re-
configure chaque vague
chaque vagueje ne me comprends plus, je ne
me comprends pas, j'écarte un peu les jambes ça se
grève à l'entrejambe, que se
passe t-il donc, qui parle
dorénavanttu t'avances
belle comme un clou, tu t'enfonces, tu t'a-
vances en enfance, tu poses
genou à terre - c'est là que tout
commencesi je m'oublie moi oublie-moi
borde la mer, la mer tu sais comme
je la soupçonne, séditieuse
de se hisser des profondeurs, torchon éjaculéune route en recouvre une autre, une main écarte ses neufs doigts, tirant sur les jointures - j'ai l'impression
de dormir dans le corps d'un étranger, de m'éveiller
à l'impropre
étrangeté du quotidien
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Par lolek le 26 Décembre 2018 à 16:26
il ne s'est pas donné, n'a pas
donné sa vie, embrassé
la matriochka sur ses
grosses lèvres molles
il s'est trompé de chaisesoulève une pierre, lève un lapin, tu concevras l'in-
fructueuse corrélation, certains debout
d'autres assis
tous au bistrotau loin souffle un œil
quelqu'un se
reconnaît en soi, on croirait à s'y méprendre
qu'il chavireje
ne vois rien
n'appréhende même pas la mer
je fais le tour de mon irréversibilité, nul n'apparaît
aux confins immédiatsun silence en tout genre
amortit les surfaces, en amont un trou noir
ravale sa salive - au milieu coule un homme, un
caniveau d'hommeje sais qu'il pleut, je sais
que la pluie tombe à côté aussi, qu'elle, entre ses cils,
rate le coche et brouille
un paysage
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Par lolek le 25 Décembre 2018 à 06:37
le chant qu'on revêt mal et l'amour qui crève enfin. c'est un sceau d'eau
quelqu'un a t-il
cours après moi?à l'origine des choses il y a bien une balayette, une ampoule grésilleuse, un torchon
qu'on essore jusqu'à l'os
ou la cordetu vas de ville en ville, de porte close en porte à faux faisant le siège
d'un abri-bus, et de fil en aiguille observes en toi le monde se
détricoter...marcher, crouler, s'envoler - tout se réduirait donc à une
simple question de lest, de
longueur de corde...la nuit sauvage m'arrache un cri, ou n'en suis-je moi-même
que l'odieux cri, le cri moche
d'un hurlement l'étouffe-chrétienprêter foi à de grêles sons de cloche - amours intermittentes, charniers désopilants
un vide qui s'entrouvre ne se
referme plus, grandeur nature...
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Par lolek le 23 Décembre 2018 à 07:19
la flamme se détend - c'est un sinistre heureux
un présage maladifavalé le hameçon
tire par là, tire par làreste la peau à sauver
et très peu d'os, un cas parmi tant
d'autres taslimite n'importe quoi
quelqu'un glisse avec ça
glisse dessousou bien glousse en coulisses
il se rend conj'ai l'habitude, c'est ce que je
réponds toujours, j'ai l'habitudemais l'habitude de rien, l'habitude
à l'arrachéequelqu'un
me soulève une paupière pour voirsi y a un œil dedans, et quelqu'un
dedans l'œildedans l'œil un homme
flotte
à la dérive, sirène phallique, hareng saursimulacre ophélique...
une dernière fois, dors
endors-toi, casque au poing
mange le néantune pierre
d'achoppement c'est grave
- mange la pierre, gave la pierreune dernière fois dors, endors
la paille dans le dos, rondou le poison sous l'eau
je me suis imaginé
quoi, j'en sais rien, que j'en
sortirais grandi, en quelque sorteà quoi
dire adieu, s'avouer vaincu, jeter son mouchoir
par la fenêtre aveugleà quoi
se rendre, nulle évidence ne venant
me contredire, ni contrebalancer
la chute...
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Par lolek le 21 Décembre 2018 à 08:25
ça me démange
je m'y abrite, j'y abrite
quelque chosele temps de se
dératiser, au peigne fin
- mais jamais assez fin, assez fin(légèrement agressif:)
quoi, post mortem?une heure ne tient
pas la routeon n'imagine pas, mais rien
ne nous imagine
pas non soi, non plusà part ça, mais alors quoi
alors qu'est-ce qu'on
meurt le premier?être quand même
sans raison
apparente ni voilée
dissimulée sous
la transgressionla mort parle à son aînée, je suis
l'aînée des deuxtôt le matin tombe la nuit
et le mal qu'on se donne
le mal qu'on s'échangeun petit préavis, je pars demain
demain c'est
une autre nuitet je pars en courant, quitte en me traînant
par
la peau du crânequelque part
est une vue
de l'esprit, et l'esprit égalementnous vivons
à l'envers, banalement
à l'enversqui de nous, racaille
glanera le pompon?
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Par lolek le 19 Décembre 2018 à 12:18
bout d'ficelle, et pis rien
rien au bout rien
à l'autre bout non plusalors l'errance, le vide en soi
le temps s'écailleun peuple tout à son
colin-maillard -
le cœur décrocheun cil dans l'œil, la poutre
de l'ospousse un peu par ci, pousse un peu par là
tombe dedans
dedans dehorsla ligne jetée dans le lit asséché
d'une lune aux abois
- nul n'y mordla mort repeinte en jaune
au point de fusion entre
l'être et l'Être, le cri de l'œufet quand la pierre retombe, pile ou face qu'importe
qu'importe si elle tombe, et si d'un seul côtéchuchote à l'oreille
du mur, jambes croiséesau-dessus de la mêlée, l'écuelle
sauvagement videun jour peut-être, un jour parfois
- un jour jamaisd'un ennui prophétique, puis l'urge convulsion
inaugure un naufrage
une pompe à essence
le néant bouche bée, un lien préalablement
distendu- comment marcher dessus?
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