•  

      depuis si longtemps, parti. qu'il ne se reconnaît plus. même en gare. de novi sad ou d'ailleurs. il vient d'ailleurs. d'ailleurs et d'encore. plus ailleurs.

     

     

      s'emmêle les palmes. s'emmêle nos palmes. et ne distingue plus. le mien du sien. le lien du chien. vêtu de sa seule ombre. et profonde. sa seule et profonde. ombre.

     

     

      me rappelle à soi. comme si j'avais jamais. vu, su. comme si j'avais jamais été. là, ailleurs que là. on s'embrasse sur la joue, faute de mieux faute de. bouche.

     

     

      se souvient de moi ou si ce n'est de moi. de mon absence. absence laquelle illimitée. potins en forme de requiem. elle s'abrutit. quelqu'un. délicatement s'abrutit elle finira bien par. boire d'un trait.

     

     

      veut bien mourir à ma place. prendre la place du mort. s'écarter pour faire place, celle ou s', je, m'achève. quelqu'un consent à ce que je. vole sa vie. son âme. sa substance. et me répond c'est pas bien. et alors quoi.

     

     

    quelqu'un


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      pour qui cesser d'être quelqu'un. cessant enfin d'être, quelqu'un. pris à rebours. se prend avec les doigts. ou parle de choses qui. n'existent pas.

     

     

      ressemble à tout ce qu'on avait jusqu'alors confondu à une ombre. m'a prié de ne pas me montrer brusque. m'a pardonné d'avance. me sait mort d'une mort éternelle. me sait éternel et la mort transitoire.

     

     

      revient d'ici midi. chargé de courses chargé d'une. quelconque bonne nouvelle. ne m'appelle jamais d'un nom ne me connaît pas. de nom. appréhende. on ne sait quoi quand comment où. appréhende. faudra faire avec.

     

     

      a perdu son chien. son rat. sa moule et tout ce qu'on peut perdre. jusqu'à la corde à laquelle se pendre. n'a jamais pu se regarder dans la glace. car tant glaçait la glace.

     

     

      n'a de compte à rendre à personne. et pour cause. sort de la machine. n'attend rien, s'en fout. n'exerce pas. choit de l'absence de grâce. choit. en l'absence. se regarde. choir. se regarde choir. la douleur sans la piqûre. le coup sans la grâce.

     

     

      m'a dit merci. je ne sais de quoi mais de quoi importe peu. m'a dit merci, alors que c'est moi que. moi de. moi qui plus rien. n'appelle pas. plus. n'appelle plus. n'attends rien. seulement rien.

     

     


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      ne pleure pas. ne pleure plus. s'accroche. lâche. s'accroche au vide. ne pleure pas. plus. se réfugie dans les chiottes pour. ne plus penser. ne pas. penser, ne pas penser. ça marche aussi.

     

     

      ne laisse pas traîner ses affaires. me dit en souriant regarde-moi. prend deux doigts de ma main. reste de marbre quand je reste de marbre. tombe à l'eau.

     

     

      rumine sa colère. la cumule. droit et déchiré de sa colère. ne sait plus, ne peut plus pardonner. qui ou quoi que ce soit ni soi-même. traverse l'infini déclinant l'ex-travagance d'être. l'outrena-vigation.

     

     

      ne jouit que sur demande. a peur quand on lui parle. ne sait plus à qui tu, ne sait plus à qui vous mais s'habitue à peu. mais s'habitue à pas. quoique jamais tout à fait, vraiment.

     

     

      ne me retient pas. ne me rappelle pas. et pourtant indéfiniment m'attend. ne me parle pas comme à un homme mais à un homme déjà. parti en guerre. en vrille. ni jamais revenu.

     

     

      a donné l'ordre de dormir. s'est retourné de l'autre côté, me laissant veuf côté cul. orphelin côté rue. a donné l'ordre de jouir entre ses.

     

     

      quelqu'un


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      quand il pleut tu ne fais rien. quand il ne pleut pas non plus, tu ne fais rien
      d'ailleurs tu ne fais rien, dès lors que tu ne fais rien surgit la conscience, livide
      l'éternel troisième homme

     

     

      les hommes ne servent à rien ils ont faim. ils se rongent les les ongles, puis les doigts tout entiers
      les hommes sont sous pression, ils ne leur manquent rien
      alors pliant bagage...

     

     

      je ressemblais à quoi, quand j'étais mort - quand je ne me rasais pas, la tombe décoiffée ?
      j'arpente, mais dans le mauvais sens. j'arpente mais sur la mauvaise mine

     

     

      c'est où, loin ?
      je ne sais pas où est loin, ni si c'est encore loin - j'attends mon tour. à la sortie j'attends mon tour
      ai-je manqué mon tour ?

     

     

      le vide dans la tête est plein de ces affreux chuchotements. en crise d'indifférence
      je m'intéresse à eux, le regard vitreux tourné vers un ciel sans contour
      et passablement lourd

     

     

      silence entre celle qui dort, la fosse large, la brosse aux dents tombées
      les chemins quand ils pleuvent ne remontent pas la pente, ils se laissent mourir
      si tel est leur destin

     

     

      la mort probable, l'éternité dissoute
      il se passe quelque chose que nul n'avait prévu, quelque chose qui écarte les rives, les éloigne l'une de l'autre
      je ne me rends qu'un bras sur deux

     

     


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      il s'éloigne des hommes il s'éloigne des mots, il se croise dans la rue il ne
      s'en remet pas. se reconnaît mas ne se touche pas, c'est sale
      il s'éloigne à vue d'œil

     

     

      j'étais assis là, mâchonnant le néant. j'étais assis là et rien
      ne m'a tendu la pièce, la main
      une clope ni même un clou
      un clou pourtant ça coûte rien

     

     

      comme un roseau le vent donné, il ne s'agit de rien
      d'un ciel moralement encombré, d'un bout à l'autre consterné, d'une beuverie entre hommes
      qui ne s'aiment pas

     

     

      ce soir j'ai la cadence aléatoire, comme qui dirait le hasard dans la peau
      je ne sais ce qui m'attend en me tournant de ce côté-là - de ce côté-
      ci décidément rien ne m'attend

     

     

      quand tout marque l'exil, d'une croix noire de soi. d'abord en nombre impair je me positionne
      ensuite la vie, informelle, en l'état
      la vie sans bouger d'âme

     

     

      avant que ne fuitent les lignes, ne colmatent les brèches, frontières cadenassées
      à l'origine un bain, une foule :
      le néant chipoté

     

     

    souffler sur un trou


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      on s'embrasse
      on s'embrasse à deux pas
      on s'embrasse à trois pas et on tire
      on tire à l'envers ou on tire en l'air enfin bref,
      on s'embrasse

     

     

      tel un moineau décarboné
      je n'ai plus de poème
      la gaule fébrile
      mais là où je commence, commence l'horizon...

     

     

      cela ne nous concerne plus, le temps qu'il fait
      une jolie cyclope
      j'ai marché sur le pied d'une
      jolie cyclope
      elle m'en a tendue une

     

     

      j'arrive pas à savoir
      c'est en quel sens, en quel sens tourne le désespoir ?
      je vais gratos
      gratos ouvre en grand toute la mémoire

     

     

      il n'y a pas un trou, on le redresse
      on le redresse parmi soi
      il n'y a pas un trou, on tombe dedans
      forcément, on tombe dedans
      où ailleurs que dedans ?

     

     

      la nuit rappelle bonjour
      je lui ai parlé pourtant, mais la nuit rappelle bonjour
      il ne lui manque rien de ce qui me manque à moi
      j'habitais là
      maintenant je n'y habite plus

     

     


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      petit cheval mendiant, petit cheval quand même
      on en retrouvera bien un autre, la corde lisse, le souffle rauque
      j'attrape une dent, je lèche une dent, c'est l'orgasme qui ne suit pas
      c'est le vent qui ne prend pas

     

     

      mien n'est pas mon, je me souviens adolescent, j'ai fait caca aux buttes chaumont
      tu ne viendras plus
      c'était donc ça, mourir ?
      ce repos dans les ruines ?

     

     

      à chaque jour l'hiver, et l'hiver croît
      se met le doigt dans l'trou pour se réchauffer, et se réchauffe un peu, en effet
      je ne me multiplie plus par onze, j'abandonne
      mettre de côté des sous, j'abandonne

     

     

      la vie mémoire zéro, mais est-ce la vie encore ?
      je délace la matière, le vent s'envole d'une toute autre manière
      il ne me correspond pas
      quelqu'un se branle dans ma boîte aux lettres depuis trop longtemps maintenant

     

     

      la propreté du vide, l'honnêteté du vide, détacher la pendule
      jusque là on ne m'avait jamais arraché de dent - que des trous
      jusque là on ne m'avait jamais arraché toutes les dents - récupérant les trous
      on se contentait d'affûter sa langue sur le rasoir, de pencher au nord
      de durcir, sans que cela se sache...

     

     

    sortir du bois


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      pas plus aujourd'hui qu'hier, pourtant bel et bien mort...
      ne m'apporte rien. ne m'apporte pas. je veux dire n'y pense pas
      quelqu'un monte à la corde. évidemment, on s'attend à ce que quelqu'un en redescende - celui-là ou un autre - à un moment donné

     

     

      méticuleusement la porte de côté
      ne me laisse pas entrer
      même tout à fait déchaussé, même les jours en différé, ne me laisse pas entrer
      mourir l'un après l'autre quoi, mourir l'un sur l'autre ne fait pas un combat

     

     

      on se parle depuis des planètes entières, des parterres lointains
      on s'adresse à l'un comme on s'adresse à l'autre, de vive voix parfois, d'un doigt majeur à l'occasion
      je ne m'arrête pas là. je ne m'arrête nulle part. j'ai moi aussi droit
      à mon morceau de sucre

     

     

      un trip à trois, une averse sur rien, la tête effroyablement vide
      de la couleur d'une robe qu'on n'aura jamais mise - la tête penchant légèrement de côté malgré tout
      malgré ça malgré rien, allez va...

     

     


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