• chignon nomade


      à la gloire
      de rester comme ci, comme ça, ouvert
      sur le vide, le pauvre
      vide de soi
      et d'écarter les jambes, un peu
      quand le train passe dessous

     

     

      je me suis, c'est bizarre
      déconnecté de mon destin, déconnecté
      de ma personnalité, je voudrais dire quelque chose mais
      il manque un toi, du bout des seins
      il manque une croix
      sur notre tombe houleuse

     

     

      je retourne chez moi j'imagine
      que je retourne chez moi - évidemment il ne s'agit
      que d'élucubrations: sans cela comment
      serais-je jamais parti
      d'où que ce soit, pour où que ce soit, arrivant nulle
      part à l'heure pile, au lieu fixe, quels qu'ils soient

     

     

      je rentre chez soi. il n'y a jamais personne, chez soi
      pas même moi
      un créneau de cinq à sept, une tasse d'univers
      je pense à quelqu'un qui ne pense pas à moi
      c'est tout ce que j'ai pour être là: une pensée
      à vide

     

     

      être mort ne résout pas la question de la présence.
      s'étiolent les fidélités.
      je ne pénètre plus ma blessure - tant saigner
      ne sert à rien

     

     

      les corps en partance
      s'agglutinent dans leur bouche or leur bouche
      erre sans baiser, branle sans conviction, leurs lèvres
      ne frémissent.
      les hommes quant à eux
      n'existent pas. ils ont beau se frotter la bite, les hommes
      ne se réveillent pas.
      on dirait qu'ils s'ennuient

     

     

      bientôt je ne me nourris de rien. je ne me nourris
      de plus rien
      - de la maigreur
      d'un contentin.
      je ne veux pas vivre autre chose, je ne veux pas vivre.
      rien ne s'oublie: tout disparaît

     

    chignon nomade
      
      

    « en amoureuse éperdue, en fille qu'on écrasenos amis devant l'orage »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :