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dans le ventre de la mauvaise mère
et s'il n'y avait rien - je veux dire, autre chose que rien
dans le coin le plus désert de l'âme, c'est à dire d'un profond rien
avec en contraste une allumette qui n'éclairerait rien
qu'un rien craquerait, et qu'un souffle de ce même rien
soufflerait...j'ai perdu mes yeux, la lumière de mes yeux
et puis le reste aussi, auquel la dite lumière aurait pu prêter vie
j'ai perdu mon bagage, dans ce bagage un cœur et dans ce cœur, l'insondable souvenir de ce cœur et c'est en cale sèche
comme au fond de toute eau
que repose aujourd'hui le bagage perdules hommes ont la barbiche tranquille, mais mon dieu n'est que gruau
une saleté de grau quotidien, car j'ai perdu mon ombre
ainsi que le cheval dont cette ombre fut l'ombre
le cheval ou l'animal, la bête en quelque somme, ce qui remue
encore dans le dormeur. le dormeur sans sa canne
le dormeur sans ses yeux...il y a des jours comme je peux, puis il y a des jours comme je coule
des paupières qui s'entrouvrent sur un espace en laisse, un jet de pisse l'horizon
je n'en reprendrai pas
pas un seul de plus, une gorgée
ce qui coule remonte, ou c'est qu'alors le niveau baisse - il n'aime pas ça
dans un sens comme dans l'autre, il n'aime pas çaon s'en va
on s'en va quelque part, par là
comme on se serait réparti entre nous la bombe et ses éclats, l'injure et ses crachats
roulant à contre-sens, rembobinant le retour, et déminant toue idée de résurrection, à l'arrache-clou si besoin, on s'en va
tant il n'y a plus d'heure pour ça, ni de pas se rendant, on s'en va...
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