• elle le mène à l'autoroute

      le vide est dans mon corps - la vie à moi, sans cesse et sans rupture
      me dément le ciel qui vient, me dément tous les cerceaux
      qui sont bien des cerceaux ça c'est certain
      et pourtant ne glissent pas

     

     

      je saoule ma vie tranquille je saoule ma vie ailleurs
      et pourtant je n'en suis pas, tranquille et la mort lente, si lente
      qu'on s'en aperçoit pas, ou si on s'en apercevait
      on ne le dirait pas, faute d'amour

     

     

      j'avais manqué d'atout, la seine autour du cou - j'avais manqué de vous, tout autour
      un chien en garde un autre, ils se sucent les dents et c'est bien comme ça
      dans un autre sens ils se mordent la langue, un fait divers révèle qu'ils se tordent la queue alléluia 
      s'en crachent le noyau

     

     

      mon chemin m'a promené quelque part
      puis est rentré chez soi, dernier rempart
      l'aphonie des circonstances, rampant derrière
      rien à dire devant le rien à dire - il est trop grand et Petit Être accroupi, Petit Être
      trop fatigué pour s'assoupir

     

     

      j'ai mené ma vache à l'abattoir
      quelqu'un d'entre elles, je ne sais plus laquelle, me mène à l'autoroute
      où finissent, malgré eux quoique pour leur unique salut
      ceux que leur route a lâchement lâché
      et cætera 

     

    elle le mène à l'autoroute

    « les yeux n'ont pas d'arête squatter l'pays »

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