• funèbre

      et tu me regarderas les os? tu penseras qu'avec moi prendre des gants ne ferait que salir la dentelle? mes yeux débordent de l'enceinte. je regarde avec quoi je regarde avec deux doigts - et la rupture se brise, humblement écarlate...

     

     

      je frotte longtemps. je frotte  je frotte je frotte. c'est plus fort que moi. il y a des cages sans oiseaux et j'ai l'impression d'être de cette espèce-là - autrement dit d'une harassante nudité...

     

     

      tu pleures ainsi qu'il dit. avec des épines au fond du lit, l'ondulation d'un chant au niveau des noyés. je ferme la porte à clé. je la tourne mille fois cette clé et toujours béante, ruisselante de nuit...

     

     

      quelqu'un a dit quelque chose là ou a parlé le premier, rompu le silence peut-être sans faire exprès, craquement sec de branche morte. je te délaissai trempée puis me jetai dans le vide - dans le vide c'est ça, et dont le vide se vide encore...

     

     

      tu m'aimes avec ta bouche ou alors tu fais simplement semblant d'exister? dans ma langue prénatale les gens n'ont pas de nom, même quand ils sont beaux. toi par exemple, je te mouche avec deux doigts, mais sauras-tu seulement me sortir de là?

     

     

      l'un enterre l'autre, le précédant dans la foulée. c'est à peu près notre seul devoir ici-bas, le moment venu de descendre son prochain dans un trou. il y eut trop de familiarité entre nous c'est évident - on se pissait dessus on tirait sur son clope, passant de main en main. quand l'un partait on se contentait de lever la fleur flétrie d'une main au bout d'un lourdement bras, et de lâcher un allez, salut...

     

     

    funèbre

    « fang-fang est au milieula même en bleu »

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