• je casse ma poupée

      partir décime le temps présent. je te parle d'un autre port, à l'autre bout d'une autre mer, et d'où tu ne
      pourrais m'entendre

     

     

      car tu ne m'as précisé
      ni l'heure ni le lieu, ce que tu porterais, la façon dont tu te serais coiffée le matin avant de sortir me rejoindre, moi qu'on ne rejoint pas

     

     

      tandis qu'à la pensée de ton pas sur l'eau, le bitume ou toute autre surface praticable, je me sens déjà comme
      défenestré dans le nulle part

     

     

      j'ai faim de loup, de myrtilles et de mort sans douleur. un saut dans l'éternité la briserait-il, ou ne ferait-il qu'en érafler
      l'insalubre apparence?

     

     

      partir maigrit. modestement, qu'attendais-tu de moi? du dé nu le chiffre est resté collé
      sur ma paume

     

     

      rien ne s'habitue. tout comme moi ou à moi. et ça prend désormais la forme sans contour d'un espace nu
      de nos deux nœuds, faisons donc corde lisse

     

     

      j'aurais du me tuer alors, adolescent encore. je n'en avais déjà plus la force. ma volonté avait été brisée. ne m'appartenant pas, je m'étais quitté sans bruit, irrévocablement quitté. il était dès lors
      déjà trop tard

     

     

      en l'espace d'une nuit, sauve-toi...

     

    « outre-passage les unes que les autres »

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