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la lune à cet étage
il ne s'agit pas de survie (qu'importe la survie) : les principes
vacillent sur leur droit, l'évidence arrachée sous
la valeur d'être, le sens du sens, ou encore le bien-fondé d'une
quelconque aspiration...
et si j'aime un destin, ce destin m'aimera t-il, se reconnaîtra t-il seulement dans
le vélo jaune d'anquetil?la mémoire procède bizarrement, reconfigurant la base de données perdues
ma vie elle est pas dedans
ma vie elle est pas dehors
je ne veux pas que l'on m'entende j'exige
que l'on m'octroie un silence
- d'ailleurs qui pourrait me soustraire (où irais-je)
à l'infinie distance?un chien méchant ça mange pas d'pain
un homme assis me dit merci
je n'ai pas d'âge, je m'rase la tête, je m'endette à tes frais
je parle à mon nombril mon nombril ne se rend compte de rien, agent fluide, ne me rend compte d'à peine
davantage...tu te promènes vêtue
du simple paysage, pas plus
que ça ni d'habitude - tu dis que je suis étranger, or ça n'excuse rien
par ce qu'en fait, tu n'es même pas un étranger, ce qui t'exclut de tout
: de toi-même, d'une patrie quelconque, de l'interminable liste des débaptisés
ramassant sur le bas-côté des routes
de jolis coquelicots monsieur, de jolis coquelicots padamqui me pardonnera?
quand t'es rien, et le seul à savoir que t'es rien, où trouveras-tu quelqu'un
pour te le pardonner?
faudrait être hall de gare
faudrait mourir debout, chantant contre le froid
rien, rien de rien - sur un rond-point l'éternité derviche
m'a pris de court
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