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le chouchou blanc
tu ne me nourris de rien
j'ouvre grand la gueule mais non, rien ne s'y engouffre
je tombe d'énormément haut, je rapièce mon linceul
j'ai peur du noir quand tu te tournes, j'ai peur que tu t'aperçoives de mon
érection coupableun chien, pourquoi un chien, mais parce que je fus chien, tout homme est d'abord chien
et le paysage, que vient faire ici le paysage, quand se passe t-on
de paysage
la langue m'a colonisé l'esprit, me voilà pauvre dorénavant
j'aime pauvre
le sexe est pauvre
l'ardoise légèreprotégeons
nous qui sommes nés du danger, protégeons
protégeons les slips, protégeons les êtres, les séquelles de vie
ne nous abandonnons pas l'un à l'ennui de l'autre, dérive formelle
ce qui tombe s'élève, un travail à mi-temps
lui suffit amplementje crève debout tu sais bien
que je crève toujours debout. alors tu m'apportes une écharpe, un bonnet je n'sais quoi - quelque chose dont tu m'emmitouflerais
mais non je ne vais pas attraper froid le froid déjà vient du dedans
mes os refroidissent la chair, l'existence le monde - mes os sans moelle de dure hargne
je n'ai plus la force de cette hargne
entre le viole et l'amour, la limite a été fracturéeles hommes ne s'appellent pas
les choses ne s'appellent pas
personne n'appelle
ça fait comme un écho
et l'écho s'amplifie...
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