• les figues de barbarie

      cracher sur la braise; remuer la cendre. peut-être relever la manche et tendre l'avant-bras aux premières
      gouttes de pluie. quand il pleut par ici, les morts
      ouvrent leurs yeux

     

     

      elle parle de l'au-delà. déposant trois petits cailloux sur le rebord de la fenêtre
      partie, l'espace flotte en suspens. plus rien
      n'est à prédire

     

     

      ruminant les secrets. elle passe à travers moi, jambes d'un peuple ténébreux
      retourne à la désolation. caresse un pain rassis, relève
      une eau croupie

     

     

      l'orange devenue pierre. les doigts respirent encore: odeurs intimes, espaces, maigres mèches de cheveux
      à l'ombre des couloirs, au nœud des gorges sèches, se raconte
      une histoire

     

     

      auparavant elle te parle d'amour. voile nuptial troublant la vue double des noyés
      nous continuons d'attendre à l'arrêt où rien - nous le savons déjà - ne s'arrêtera; dans le passage où rien, non plus,
      ne passera...

     

     

      un geste s'empare de ma main, agite un instant le vide autour de soi, autour de toi
      on appelle ça partir alors qu'il s'agit simplement
      de l'absence grandissante

     

     

      je ne mens pas. il faut au moins un gramme en soi de vérité vivante pour mentir. or retombée, la corde à sauter
      mue serpentine et figée sous l'air semblant
      danser encore...

     

     

    les figues de barbarie

    « la même en bleuréveille-la, et la mer aux éclats »

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