• les plaignantes


      que faire encore face au gouffre, sinon s'asseoir et se remémorer vaguement
      de naïfs chants d'enfance, genre "mon ami pierrot" ou "j'ai du poil à la quéquette"...
      non, vraiment, je ne vois rien d'autre

     

     

      si je me dis tu contre le vent, ne te borne pas à ne voir là qu'un simple
      défaut d'élocution, c'est bien plus grave que ça - presque aussi grave que de se toucher la zone
      en maintenant la bouche ouverte...

     

     

      l'hiver horrible me rétracte. je cherche à fourrer ma tête entre des cuisses, fermer les yeux plus fort que moi laisser
      passer le gel... on dirait que j'échoue une fois encore
      à m'inventer une vie

     

     

      broyer du rien, du presque rien, à peine moins que du pas grand chose
      comme on tient à sa couverture quand on n'a qu'une couverture et qu'elle suffit tout juste à
      na pas crever, sans exception, ne pas crever rien que pour
      ne pas crever, no commentaire

     

     

      dans le train de nuit
      et plus profond encore dans la nuit: dans cette part de nuit au cœur de la nuit que le jour n'atteint pas, ne parvient à dissoudre
      cette part de nuit qui ne verra jamais le jour et à rebours
      dont aucun rêve ne perce. cet inexpugnable refuge

     

     

    les plaignantes

    « absentianos amours décennales »

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