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ma nuit tombe d'amour
notre poignée de main
à la porte ferméej'ai déjà ensablé la majeure partie de mon poumon. reste un palmier, tout miteux
certes mais il tend les yeux vers dieu et même plus: vers le vide qui englobe celui-ci
et le sous-tendde l'effarement à l'émerveillement, de la perplexité à la sidération, de la stupeur à l'ébahissement - la conscience est un étonnement, un détonnement d'être
que ça m'arrache un cri ou démine un silence, je n'ai d'autre raison
que d'être sans fonction, homme sans ponctuationle pire est d'arriver. le pire est dans le bonheur d'arriver - nous qui vivons dans l'angoisse de
ne jamais y arriver, d'être arrêté en cours, crever un pneu que sais-je, nous qui vivons dans
le seul espace à la fois libre et nécessaire de l'angoisse, de l'indigence, de la vulnérabilité bien dissimulée sous couvert
d'immaculée disgrâcele pardon offense la honte, corrompt cela-même qui en tant que honte mérite le pardon. car le pardon se trouve dans la honte
non plus, je ne mérite de pardonner - qui serais-je pour reporter sur quiconque la responsabilité de ma douleur, et la culpabilité en découlant?
j'endosse et la douleur, et la faute, et la honte de la faute. j'assume toute l'irresponsabilité du fait d'être, c'est à dire irrévocablement en-deçà
de l'être, charmant soupiren la saison où tout s'achève, seules réelles:
les mirabelles.
contre-miracle il n'y a pas
de mirabelle en cette saison - gravats et post-mortems, toute dépenaillée, morte saison des
pas sans talon, des
non-mirabelles...
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