• minuscule vent debout

      cette chose-là s'est toute ratatinée. elle n'a pas dit un mot. je pense qu'elle est tombée d'une échelle à un âge où l'on ne peut vivre autrement. je pense que le silence ne l'essouffle pas. je pense que nous ne sommes pas entièrement mort encore, ni tout à fait vivant vraiment.

     

     

      c'est un homme. c'est une chambre. c'est un homme et c'est une chambre. parfois la chambre est froide. parfois c'est une caisse d'acier roulante ou stagnante sur un parking d'école. parfois il se passe quelque chose dans la tête de l'homme qui est en quelque sorte la tête de la chambre - laquelle, contrairement à l'homme, peut se passer de tête. or je suis cet homme sans tête, cette chambre douce. douce et froide.

     

     

      ça me gratte la chatte. tous les mardis ça me gratte la chatte. les vendredis aussi, et tous les mercredis. bref les jours de marché, des puces à saint-ouen. ça me gratte la chatte et tu me diras, mais pauv' gars, ne vois-tu pas que tu n'as donc pas de chatte et je saurai que oui, si, oui j'ai une chatte moi aussi, un trou par où je ris, un trou par où je pleure.

     

     

      il n'est rien d'autre qu'un animal blessé, mais ça c'est son histoire. et on a tous une histoire. tous, ça fait déjà beaucoup, et beaucoup meurent précocement. ou trop jeunes. et presque malgré eux. on y croise un renard ensommeillé, une biche maladroite, une blatte. je suis seul à moi seul et cependant j'observe un même ciel... s'effondrer.

     

     

      je me suis lancé dans ce brouillon céleste. elle voulait qu'on l'appelle célestine, prétendant que telle était son authentique destinée mais je lui ai interdit. on aurait pu s'attendre à un drame quoique même un drame finisse par lasser. ainsi nous lassâmes-nous, tout imbus d'hypothèses aussi foireuses qu'hasardeuses. et ne vas pas croire un seul instant à un déni de réalité: n'ayant pas de réalité comment érigerais-je un déni, même un tout petit?

     

     

    minuscule vent debout

    « tu parques tes visiteuses dans le trou de ma mortnotre bocage, est alternatif »

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