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nomade d'un seul pied
il n'y a pas de métier
que des porcs d'acier
trempés, puis rouillés.
je mis au monde un enfant
borgne
un silence sur écoute.
quelqu'un, ou du moins fit semblant
hurla à la porte
à la mort
peut-être au mur d'en face
et sur ses maigres jambesje ne suis
rien devenu.
un sourire malheureux, un tic nerveux
m'achevèrent.
j'achoppai
sur une ombre, la mienne je suppose
vu comme elle bouge, et qu'elle bouge comme moi
à contre courant.
nous emporte
un contre-courant
à contre courant
de riensous cet arbre
sous cet arbre exactement
qui ne poussa jamais
flotte un ciel, ce que j'appelle un ciel
je l'appellerais volontiers autrement si seulement
il savait me répondre.
et sous ce ciel, sous ce
ciel exactement
qui ne s'étendait plus
je m'attendais à quoi, à un
miracle en l'occurrence - je précise:
à n'importe quoi, ou tout
sauf rienelle ne vit plus, elle se
sépare de son petit sac, de son
minuscule mouchoir.
elle quitte sa vulve
elle quitte son intimité
elle se quitte elle-même, c'est un régime sans herbe.
elle ne tend pas la main
d'ailleurs elle n'a plus
vraiment de main, ses doigts
sont restés accrochés à
la grille, l'embrasure de la porte, à la
quadrature du cercleil ne manque pas grand chose:
une fenêtre à la fenêtre, un ciel dans le ciel
l'ombre mangée
par l'ombre.
la besace ne contient guère davantage:
l'idée sombre d'un viol
la barrette tombée
de la feue chevelure.
on se sentira mieux demain
les bras levés, sangsue écartelée
c'est un peu de soleil
un peu, mais de soleil quand même.
il manque juste assez
pour ne pas totalement
sombrer
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