• notre bocage, est alternatif

      oui mais c'est intelligible. et l'intelligible lisibilise. l'homme aussi meurt debout - il faut penser la mort debout. moi qui vis allongé, allongé même si plié. je veux dire couché. moi qui dors donc couché, plié sur le rebut, le grabat. quelqu'un m'appelle. je sais que depuis le commencement des temps quelqu'un m'appelle. je scrute les rues pour ça, les étangs les marécages, et le moindre recoin. je n'ose plus respirer et je respire quand même.

     

     

      mon cœur n'est pas assez vaste pour accueillir les épingles de toutes les souffrances. alors je décidai d'entamer le roman gris. en lequel se fondent et se dissolvent les souffrances. tous les souffrances c'est peu. on voudrait en rajouter mais ça déborde déjà effectivement, ça déborde tellement. on ne m'arrachera néanmoins pas un cri. on ne me tirera pas un sanglot. je le néant. je la bétadine. je la tétine de ces mignons avortons.

     

     

      ça y est, il fait nuit. on ne tombera guère plus bas. plus noir que noir c'est déjà tout le noir, le moindre bout de noir. personne ne me parle comme ça - mais pourquoi est-ce que personne ne me parle comme ça. j'ai les dents serrées jusqu'à l'os, les unes contre les autres. les unes contre les autres c'est mieux, on se réchauffe avec ça, on se réchauffe comme on peut. broyés par contumace.

     

     

      la dernière fois j'ai dit comme ça, eh toi, veux-tu mordre dedans? d'ailleurs il se peut que ce fusse un point d'exclamation plutôt, cela ne nous a pas été notifié. rien n'est réellement précisé. ou alors nous ferions mieux de nous méfier. j'avais par exemple la bouche en pot d'yaourt, en tube de dentifrice j'avais la bouche en tout sens fendue. j'avais la bouche un creux dedans, langue vissée. je voulais traire quelque chose, extraire un jus - peut-être simplement téter. non, téter ça c'est trop. on n'en supporterait pas même l'idée.

     

     

      les amis n'ont pas d'foyer. ils n'ont pas de thune non plus ils n'ont pas, de cigare dans leur thune. ils s'attribuent des noms, se décernent des titres. ils rebaptisent les temps qui durent, et le peu qu'il leur reste. ils n'engagent pas de procédure - aucune, jamais. les amis tels qu'ils se trouvent devant s'y résignent pourtant: le mur, contre la mer, piétine leurs marées...

     

     

    « minuscule vent debout... »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :