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partir le ventre vide, le cœur tranquille, partir
il coule sans fond
il vole hors ciel
puis tout à coup, depuis la fin du monde et jusqu'à preuve
du contraire il flotte, il flotte
sur le néant de soi, à la surface
muette et limpide, d'un miroir non-
réfléchissant - il flotte dis-je
d'un bout de brasse au moindre
souffle, il flotte...rien à attendre
de cette journée, ni de celle-là
que faire d'autre pourtant
qu'attendre? on a beau tendre
les bras, brandir le poing,
les jambes restent
prises dans le sol -
il faudra le repeindre un jour,
ce solje marche à reculons
sans but, sans préméditation je marche
à reculons, c'est comme ça
je n'arrive pas
à me rendormir, me nourrissant
d'insomnies, c'est comme ça, , je vis dans la hantise
que quelqu'un vienne à moi, alors je marche
la nuit c'est plus sûr, je marche
à reculonsle soir je joue avec
des cailloux
ça me rassure, les cailloux
leur contact rugueux, leur solidité
- ça me fait un peu
le même effet qu'avec le thé
brûlant, le thé
quand il tiédit ou même le thé
refroidi
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