• pas mort d'homme: le chemin de travers

      il fait pas beau, là dans mon corps
      je m'invente un non-lieu, où s'ébattre en non-être
      l'épine d'un souffle
      me dissèque

     

     

      le temps de faire comme si on tombait pas
      les bras n'ont plus la force de se tendre vers un ciel cailleux
      ni pour le poing d'une colère en fin de course
      ni pour les paumes d'une prière engoncée dans son slip
      et s'agrippant 

     

     

      plante grimpante, mais à quoi grimpe t-elle
      j'ai mal à mon corps défendant, mal défendu, l'être-là m'y dérange
      plus rien devant soi par lequel s'échapper: le paysage
      s'est tu, refermé sur son vide

     

     

      survivre à la vie, le cas échéant
      quand tombe la nuit j'ai peur de la nuit, du jour quand il se lève
      et puis je m'habitue... à la peur, ses jambes flasques pour quelques pas mouillés

     

     

      chaque fois je me déterre je m'offre quelques fleurs, et tant pis
      si elles sentent un peu la pisse
      un coup c'est le bon dieu, et un coup même pas
      un autre fois c'est rien, alors j'abandonne et ça me soulage enfin

     

     

      les mots qu'on balbutie un fois plus rien à vivre, euh... je veux dire plus rien à dire, lâcher de bulles crevées
      ce temps-là, des vers lents, inélégants
      à pomper le sein tari, à mâchouiller l'néant...

     

    pas mort d'homme: le chemin de travers

    « la mort sans peinela route a fait fausse couche »

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