• petit à petit, le carton brut

      l'homme se lève avec le vent - encore faut-il que se lève le vent
      la faux à faucher le vent s'est levée, c'est un givre à la lèvre
      pour quel baiser fauché, quelle étreinte au rabais, et la queue sur la paille
      le vent s'est levé seul - l'autre est resté couché...

     

     

      j'avais si peur du loup, or le loup m'effleura, et m'implora pitié
      le matin je ne sais pourquoi, il faut que je me lève, ça ne dépend de moi
      je ne vais pas mourir: ce qui de moi doit mourir se perdra sans moi, j'fais un bond de côté
      je jouis la douche froide, écarquillant les globes je ne vois nulle femme, bouche bée
      c'est un trou de côté

     

     

      je pleurais, je pleurais tellement qu' j'en étais ivre
      ivre n'est pas le bon mot, ivre n'est pas le bon mal
      je pleurais mais ce n'était encore pas mes larmes - mes larmes on les avait noyées dans la rivière quand j'étais p'tit
      vingt ans plus tôt vois-moi l'fardeau, j'aurais pu croire que j'étais beau
      de croûte comme de dos...

     

     

      un sac
      un sac de peau
      avec un homme en-dedans: un jeu d'os et le vent d'un pipeau
      flétri, ridé, le doigt dans l'cul et la raie de côté
      des vidéos d'azur
      - j'aimais tellement vivre avec soi
      que j'en suis mort

     

     

    petit à petit, le carton brut


      

    « squatter l'pays l'horizontalité en tout sens »

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