-
le visage ment, pas le miroir
pas le silence entourant le
miroir
quelqu'un s'enlace
dans le néant, ainsi s'enlace
le néant
quelqu'un la forme du néant
et pourtant il faut bien
retourner quelque partles voix se brisent, que la nuit engloutit
il retourne à la mer il
retourne
là même où la mer ne
parvient pas
elle se
casse une patte et laisse le vide
s'épanouir, le vide
à découvertlaisser quoi, tant
et puis rentrer
à moins d'avoir oublié
l'adresse, son propre nom
sa propre déraison
d'être, de remonter la pente
jusqu'à soi peut-être même
plus loin encore : là où l'infini
en l'infini se noieil se retourne dans
son lit de mort
puis marque une flamme
rien ne me dit
rien ne m'écrit, un chemin se
résorbe
les rides également, de l'eau
sur le visagedéraille en permanence
quand permanence
me fuit
fruit mais pourri d'un hasard pur, baisse
la garde - pas de jour aujourd'hui
pas de jonquille
qu'une ignorance à perte
de vue comme de mémoire
votre commentaire -
sans les trous
sans les trous tel un homme mort
ou juste un mort, un
mort sans son homme
on dirait qu'il creuse, encore et encore
l'image
pour en extraire je ne sais quoi
un simple trou, une
plus ample vérité
content d'une flaque
ou de tenir dedans, sur
un seul pied
sans plus de ressort, ou le ressort mou
la tombe d'une distance
plus effroyable encore
que celle de la pure
coïncidence
un silence
me brise les os
tout ça parce que je n'aime
pas la mer
ou ses alentours
je suis le mort dedans, ivre de
ce qui n'existe pas ni ne
s'y reflète
fuite sans arrêt
et puis perte, sèche, ou pente
blanche
un stylo sans bouchon
bouteille privée de capsule
message évaporé, le souffle in extremis
quelqu'un perd, se perd
remplacé par quelque in-
commensurable
où règne un profond
désaccord
je couche dehorson affûte son cercle on
se repeint en blanc
ou en noiraprès tout c'est important, une gare
votre commentaire -
nous nous embrassons sur la bouche, nous nous
embrassons du bout du monde, et d'un commun accord
mourir de rien ne se fera pas sans mal
ni sans fumer, quoi que l'on fume
et de quelque manière que l'on s'y prennequelqu'un soulève ma robe
quelqu'un donc, soulève ma robe
: rien en dessous, ni la mort sent trop fort
parfois nous vivons doux, vivons très doucementparfois je me sens moi, et c'est déjà de trop
faudrait le
jeter dans un trou de mémoire, dans un excès de fièvre - dire que
j'ai perdu mon enfant, moi qui
n'ai jamais eu d'enfant, rien que
la nuit, bouillonnante en dessous
votre commentaire -
rien. je me suis empêché.
la nuit-laisse-moi tranquille
mais non, ne me lâche
d'un phare. je remets
le couvert pour personnerien. c'était misère
et misère tire au flanc.
s'il faut se battre et la pluie tombe encore
elle tombe encoreje regagne le point doré.
ceci, cela, ne m'intéresse pas
me lasse l'intéresse.
ce point doré, à l'aube, non,
à l'opposé de soiville contraire. rue viscérale.
rien. se ratatine.
émet un non-son, une douleur.
ne se retient que
par la peau de l'œilrien. ne mange plus.
se retranche dans les fourrés, maudits fourrés.
surtout ne parler à personne - une fois
l'homme mort, ou le silence,
l'algue repousse. ou le silenceon n'en a pas trouvé trace dans mes cendres.
on a repeint la porte, côté chambre
et côté cour.
d'abord j'ai couru, et puis rienmon corps s'est mis à nu
mis comme nulle part ailleurs.
seul jusqu'à ce que dieu seul te ramasse
te décrasse
te déboute.
votre commentaire -
quelques arbres, un soupçon de paysage, une vue sur le néant
j'ai juste eu le temps de me changer, pour m'apercevoir que je ne m'étais changé en rien
j'achève ma nuit. après la nuit il n'y a rienmoi je ne me raterai pas
moi je ne me retiendrai pas
moi je ne me raserai pas
- promesses qu'on se fait en regardant la mer
puis le vide sous la mer en enfin le
rien sous le videsoudain me suffit le silence, les toits muets à l'oblique
contraint de se quitter soi-même, de trouver un poumon hors saison
de vendre à perte alors qu'on n'a
plus rien à vendre, plus rien à perdresens unique, sens unique, l'amour sans les wagons
mon cheval n'avance pas, et la mer compliquée
j'amorce un pas. on me dit que j'amorce un pas. je ne respire
toujours pas
votre commentaire -
mal au tordu mal au tendon, il en va du ventre comme il en va de la jolie - toujours assis, toujours dispos. le mal en soi est fait, pas de gants à prendre pour en extraire un jus putride et noir, cette fois...
une deux trois j'irai dans les bois, et je te planterai un couteau au milieu. ce n'est pas le sens qui manque mais la conscience, et le bond dans le vide qui fait surgir les montagnes de ce vide. ou du moins les collines
je ne m'achète rien, pas même l'ombre d'un rêve. des parents lâchent la main de leur enfant, et ne lui doivent plus rien. un type ressemblant à un homme pisse au pied d'un sapin pour le faire pousser. ce n'est que branche morte, et nous ne sommes qu'en août
cette sensation d'encerclement. cette sensation d'étouffement. ce champagne privé de bulles, cette gueule de bois en guise d'ivresse. et cette inéligibilité à se regarder sans dégoût...
il faut faire vite. plus vite poussera loin de nous. je me raconte une histoire - elle ne vaut pas grand chose, n'emporte pas l'adhésion. toute la journée se dire tiens, assis dépasse de haut debout, sans même élever la voix...
votre commentaire -
qu'est-ce qu'il se passe là - qu'est-ce qu'il se passe quand la nuit sombre
ils ne m'intéressent pas, ton mot de trop, ton verre de trop - il me faut toute la bouteille au moins
pour enfin rentrer sobrequand tout me dure, et me dure si longtemps, et si longtemps de vivre, je ne dure pas
dans l'urgence d'une immobilité à fleur de pot, d'os et de pur dénuement
il y a un chien et j'écrase ce chien-là : pas de chien sur mon ch'mintrois fois le ventre une seule fois un bébé. je nage à l'envers du monde
quelqu'un me rattraperait-il par la main, la main s'enlise, la main s'internalise. on dirait un chewing-gum en apnée
bref un sexe, sous l'angle mortquand il n'y a plus de lieu où mourir, l'exil perpétuel
un chien aboie un chien
lèche le trou du chien, ça finit par se voir, ça finit par se savoir, ça
finit par se sentir, un chien
a pissé de travers, et c'est arrivé là, pas plus tard qu'en mon cœurmourir est un trou trop dur, il faut pousser pour l'enfoncer
je n'ai plus les dents de te mordre, la langue de te subjuguer, d'un bras droit je soulève
au bout de cent fois ça retombe : à cours de sperme, à cours d'orgasme
- traverser le temps en pale suicidé...se tenant par la chatte, se tenant par la queue, on s'agrippe
à une mort plus sûre que l'autre, plus propre que l'autre
on se coupe les aigles on se coince le bec pour être bien certain
de ne pas repousser...
votre commentaire -
y a un truc sans cesse qui me lèche la langue, y a un truc
une forme de dénégation
une femme entre deux, douanière en fond de cale
y a un truc sans cesse qui me lèche la langue, un os à vifau-dessus d'un homme explose un feu d'artifice, véritable en quel sens
je me sens comme chez moi là-haut, je me sens... rivière dansante, courant sinuant
j'ai presque malgré mes pertes, j'ai presque malgré mes tempes - je
suis une femme à partet de poumon cancer-poumon, j'attrape une fessée, une fessée mal calottée
mon père est mort d'un cancer-poumon, pour la bonne cause
et à l'éternité près
- il n'a jamais fait soif que d'une âmechemin creux du milieu
faire l'amour à contre-sens, à contre-courant, faire l'amour comme une bouche à sa langue - je n'ai plus peur
de toi, de moi, je suis
mort à moi-même désormais
en quelque sorte mort à soi-mêmeon s'est tous arrosé d'une façon ou d'une autre, on s'est tous arrosé, j'en ai les pieds trempés
si un homme meurt au milieu c'est qu'il meurt, droit au milieu
où les marges fluctuent
et n'y sachant que fairedieu dans la tête d'une auto-tamponneuse, et pourquoi pas moi
je me suis assis sur tes genoux, tes genoux profonds et lourds, tes cuisses larges
au troisième étage de la méditation, j'ai donc lâché un jet
votre commentaire