•  

      il ne pleure que d'un côté, il ne pleure que d'une larme
      un train. un truck. une langue à la trace
      une vie à la traîne
      j'ai tant aimé, mais je ne sais trop quoi

     

     

      que l'insignifiance retourne à l'insignifiance, et que le reste aussi
      chevaux mais sans les sabots, imagine à quel point
      on se contentera des restes de l'amour, qui lui-même se contentera de nos
      pauvres restes et finalement non : l'assiette vide

     

     

      il a bu. il a bu quelque chose avant de retomber
      en une sorte de léthargie. il me manque un os et c'est de par cet os-là qu'on reconnaît le genre, l'identité de genre, l'espèce et là
      spatialement neutre, un jour entre mille milliards d'autres
      qui remonte son slip

     

     

      un homme ne travaille pas. un homme s'abstient
      je n'embrasse personne. les rêves diluviens
      aller là où nul ne te suit, dans l'espoir souverainement fou que t'y suive
      plus qu'une ombre, peut-être un porteur d'ombre

     

     

      chéri d'un être abstrait, noyau de figue, la tendre déchéance
      on s'appelle du nom qu'on peut. on s'appelle du nom qu'on trouve. on s'appelle du nom dont on s'abandonne
      ou alors on ne s'appelle pas - tout ça parce que juillet, tout ça parce que l'heure creuse,
      tout ça parce que les tombes...

     

     

    seul à boire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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      à rêver d'sus
      j'arrive même pas à
      à rêver d'sus
      dormir dessous
      planter
      planter une algue, un amour propre
      non je n'arrive pas à
      mais à
      à rêver d'sus

     

     

      non, pas d'esprit
      surtout ne me dis pas d'esprit, tourne en rond
      montre-moi le tour du monde, son nombril - la fumée du sillage, l'ombre de ce naufrage
      adresse-moi un mouchoir
      les murs ne font pas bons miroirs

     

     

      une seule m'a plu. elle n'aura pas duré longtemps
      autrement dit elle n'aura pas fait long feu
      et toute cette fumée...
      je suis ici, je fus là-bas, voilà
      entre les deux la morne plaine, langue traînante
      caresse une couille, il en ressort toujours un rêve en transe, un
      mât fracturé

     

     

      nuit qui dort dans le rétro, ne la
      réveille pas.
      il fut un trou. il faut un trou. il faut qu'il fusse un trou.
      on s'embrassera le moment venu, comme avec les chiens je veux dire, comme font les chiens
      à tous ceux qui, fête finie, ne recouvrent pas leur voix...

     

     

      j'ai traîné le traîneau -  de là mes cheveux longs
      tout ce que je sais je l'ai aspiré de sa chatte : le passé le futur, qu'en faire, et tous les animaux
      correspondante sans adresse, parfois le loup s'y colle

     

     


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      carrément méchant. il butte. sur son ombre. lui manque une pierre. dans la main. pour s'en frapper le. front, les dents. le vide tout en dedans. et lui du fond du vide. il chante. se dit quand on en est. là, on chante.

     

     

      se dit bah. appris d'un autre monde. épris d'une autre ovale. bon. alors. nage en apnée. nage en suspens. outre-courant. la mort un saut. à l'élastique, un vol plané. par dessus bethléem.

     

     

      pluie contre pluie. la joue griffée. arpente. n'aller nulle part, s'asseoir. recouvrer la mémoire. la mémoire quoi. la mémoire rien. s'apercevoir. s'apercevoir tout à coup. de quoi. de rien.

     

     

      plus une vie. à vide. assis là sur. un blanc. un blanc soudain, un blanc sans fond. un blanc traversin, un blanc strapontin. quand passe une ombre. quand passe une ombre, elle reste.

     

     

      retrousse le chant. à rebrousse-mort. parfois le vide. un pied dans l'vide. ricane. décalotte le chant. bon. alors. quoi. on ramasse quand. on se ramasse. quand. passe un genre d'ange. on tire la chasse.

     

     

       dernière sommation. avant l'éternité. trop tard. trop court. trop tard, l'heure. trop courte, la corde. voilà. voilà quoi. voilà rien. les trois petits cochons. et la rose. la rose quoi.

     

     

    la rose quoi


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      les mains à plat. sur les genoux. attendre là. attendre là des s'maines, attendre là des mois. n'attendre rien du tout, après tout. mais quand même, on aurait pu au moins prévoir. des biscuits.

     

     

      les mains dans l'slip. ou à travers. on voit à travers. ou pas. on sent à travers. on tout de travers. sauf traverser. on ne traverse pas, on reste coi. bloqué. de ce côté-ci, funeste, de la rive-là.

     

     

      s'en laver les. non. rien. on n'apprend pas ces choses-là à l'école. à l'école on n'apprend rien. la matière du rien. le vieux détricotage. on se retire. jusqu'à la trame. la trame du vide.

     

     

      et plus tu pleures, plus tu. quoi qu'il en soit. plus tu, n'en reste rien. tiré par les cheveux. tiré par la béance. en émoi. face à ce qui se profile, là. ne marche pas. non, ne marche pas.

     

     

      revenant revenir. de loin et davantage. davantage de loin. s'enfoncer dans le loin. non. rien. perdre pied. perdre goût. raison. s'enfoncer dans le rien. émettre un pied. ultime objection, un pied.

     

     

      mourir sur pied. mais qui parle de mourir. sur un pied. à cloche-pied. à croche-patte. tout endeuillé. endeuillé de quoi, endeuillé de rien. non mais merci. merci de quoi, merci de rien. non mais de rien.

     

     


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      non. rien. ne se rend compte de rien. marche dans la rue quand rue s'y trouve. sans cela reste assis. assis à travers soi. ou en travers. comme ça reste en travers. de soi. soi en travers de soi.

     

     

      taguer. taguer quoi, taguer où. je serai ce mur-là. tout mur. le mur en soi. gratter où, gratter quoi. une brèche. la brèche. la brèche en moi. taguer la brèche.

     

     

      mourir de soi. vide de soi. porter plainte. l'écrire en grand sur sa gueule. sur son front. tracer la ride. froncer l'âme. et qu'est-ce qu'on fait de l'âme sous le rasoir. sous les coups de. minuit buttoir.

     

     

      il fait mal. il fait mal à tout âge, alors on le. range, on le gare, on le. trie. on s'en ressert un autre. des fois que. des fois que quoi. des fois que rien. rien, on t'a dit rien.

     

     

      'l avale sa prière. fait semblant de sucer. salive. manque de pouce. manque de peau. manque de tout un chacun. de l'odeur. non. rien. rentre chez soi. autrement dit en soi, nombre impair. définitivement impair.

     

     

      rechigne à. à ci à ça. couteaux tirés. langue rentrée, mots ravalés. et ça chicane. non. rien. je dis que ça chicane. allons. bon. on part aux groseilles. faites ce que vous voulez, nous on part aux groseilles.

     

     

    non. rien.


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      je l'embrasse, je ne trouve que les dents. c'est sous les dents qu'elles claquent
      errer ça n'sert à rien errer, c'est de n'servir à rien qu'on erre, trou d'ver
      entre le trou et le ver il faut choisir - l'un sort de terre quand l'autre
      ravale sa queue

     

     

      mourir faut voir les poteaux de rugby. la façon de s'avancer, comme ça, la démarche futile
      je suce une guerre
      il n'y a qu'un jour dans la semaine les autres étalent l'ombre
      étalent l'ombre jusqu'à la fin du monde

     

     

      chaque fois que dans ma vie, chaque fois qu'un pli ou deux, une ride
      je traîne vers le nord, allez coupe la lumière, je traîne, c'est à dire vers le nord
      dès le premier soupçon j'abandonne, j'abandonne à tout va

     

     

      d'ici à la gare, de la gare à l'ennui et retour
      il aurait fallu se pencher sur la chose, voir si la chose remuait encore, j'ai battu belvédère
      comment est-il possible de retomber sans cesse de ce dont on ne se relève pas ?

     

     

      caresse-moi l'vide, le vide en soi, le vide à part
      caresse-moi l'vide, à force de nickeler, à force de pied levé, caresse le vide de l'intérieur, aussi
      caresse-moi l'pied - comme s'il sortait du vide caresse-moi l'pied

     

     

      connivence. le doigt si féminin, mis bout à bout
      l'heure viendra, à quelques minutes près l'heure viendra, et elle s'épanchera
      elle tanguera sévère aussi elle dira, c'est carrément le radeau de la méduse, ce lit elle dira
      c'est quand qu'on ressuscite, chrysalide ?
      certes, l'été il fait plus chaud

     

     


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      on va finir par s'attendrir, on
      va finir par ressortir son yellow petit gilet jaune, son mégot d'infortune sa
      planche de salut que sais-je, hein, que sais-je
      on va finir par s'attendrir et ça s'ra bien fait pour nous ou
      pour la peau si sensible

     

     

      naître à Creil, mourir à trois jets de couille - avoir abandonné sa trottinette
      férailleux férailleuse
      si près du, ou si loin d'aucun but, par pertes et fracas rien n'est jamais
      arrivé par hasard rien n'est jamais
      arrivé réellement, et ça sonne dur

     

     

      comment grandit le champ entre les portes closes...
      peu s'en faut. peu s'en fallut tout du moins. et ce fut déjà trop
      de lilas on se frotte le sexe, et si de cela grince on se torche le cul
      à tout prendre ou à laisser, de lilas l'on se rince l'abîme...

     

     

      un jour je serai
      le maître d'un cercueil à ma taille, nul ne m'en départira, j'achèterai un bonbon
      un bonbon à la menthe - ça commence comme ça l'éternité
      et ça finit ici, coincé entre nulle part et ailleurs, et si près du bord
      que c'est le bord qui tombe

     

     

      le grand retour au zéro de l'espace pur je le trouve un peu fébrile ce matin, un peu branlant sur ses guibolles
      j'arrache ma robe les épines se renfoncent, j'arrache l'étiquette
      la gratuité chouine gémit on ne sait si de douleur
      ou si elle jouit

     

     

    on s'agenouille et la gentille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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      j'arrête de vendre, et je vends un bouquet
      ça ne s'arrête pas là, ça ne s'arrête jamais, la mort-même
      inaugure l'infini, service inclus
      - sans le comprimé, il n'y aura pas d'effet

     

     

      invalide d'une guerre non déclarée, d'une guerre cachée, d'une guerre couchée
      les jambes saturent l'espace - j'aurais voulu rentrer chez moi, ou du moins quelque part
      ne serait-ce qu'un dortoir
      quelques milligrammes de décompression

     

     

      à tous les dangers, j'oppose ma brosse à dents. s'il se trouve un baiser je lui
      accorderait bien mes lèvres, je partagerai même
      ma paillasse, mon rôle mineur dans la partition des talents
      - désolé j'ai pas l'âme
      d'une boule de cristal...

     

     

      le néant est en manque de gens fiables, de timides cascadeurs
      on se rencontre avec les doigts, le reste suit, méthodiquement
      méthodiquement éperdument, t'avances un pouce
      t'avances un pouce je recule d'un mort, toujours en cercles con-
      centriques

     

     

      au bout d'un an on est tous mort, on ne
      réagit plus. on nous plante un bâton dans le flanc : rien. on nous
      enfonce une épine dans le gland, non, ceci n'est pas une rose
      ceci est l'ombre d'une pure défection, il s'en va une jambe
      sensiblement plus courte que l'autre

     

     

      je ne reçois plus de lettre, rien - et ceci n'est
      pas marrant, n'est pas marrant du tout

      il sourit avec ses dents de devant, il rugit de tous ses trous, derrière
      je naviguai, je naviguai, au fond d'un boîte vide...

     

     


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