-
il ne s'avère rien. j'ai fini de souper. je rentre chez moi maintenant
chez moi linceul, soigneusement repassé. chez moi je marche aussi, en mon âme et conscience je marche aussi
chemise ouverte sur le grand tout, un peu frisquet, ce soir. un peu pince-mi pince-moi, sous la braguette exactement
béant bêlant du fond d'la poche - j'aurais du mourir, souffrir encore. souffrir d'abord, et puis mourir
normalement tout se tient. se tient sauf quand ça lâche. et ça lâche à tout prendre. même que ça lâche à craquer
normalement je rent' chez moi. ou du moins rentrais chez moi lorsque... rien : une rue à contre sens, un flaque verglaçante...
je ne sors plus. d'où que je vienne, je n'en sors plus. le vent soufflant de l'ouest, le vent soufflant du nord, je n'en sors pas
quelqu'un préviens. mais se quoi, dans quel vide ? on retourne la terre : toujours la même croix, creuse
je me tords les pouces. j'ai l'habitude d'être deux - souvent entre les deux, hors-jeu. hors-jeu ne compte pas
s'affale sur un banc. ne dit plus rien. voit passer les enfants, quand passent les enfants...
votre commentaire -
je t'ai arraché une aile du dos, ou de l'omoplate pour être exact
je t'ai arraché une aile pour te faire mal, et au-delà pour me faire mal, j'imagine - pour me faire mal de te faire mal, dans l'espoir fou peut-être
que se mette à saigner mon omoplatenuit d'amour. les chevaux mal partis
et tous à l'arrivée une patte cassée - avant même l'arrivée; qui n'arriveront jamais
la patte cassée, il a fallu la recoller
les jours heureux, il a fallu les autopsierc'était simple : il suffisait d'enfiler un sac, le serrer contre sa hanche, finir par s'endormir
l'eau froide au robinet. tu fermes le robinet, le froid coule toujours - mourir c'est tout d'abord se regarder mourir
ou carrément se voir mort, tout frissonnant encoreje remonte au plus loin. aussi loin que je remonte je me retrouve là, les mains hors poches, les poches sans fond
se tuer est une affaire de médicaments. se tuer est une affaire de corde. se tuer est une affaire d'étage
l'odeur de pisse dans les escaliersquelque part la pluie ne me lâche pas la main
tu sautes pieds joints dans un reflet et te voilà tombant dans tu ne sais quel vide
quel banc m'embarque. ne demeure à jamais qu'une odeur de rue. je traîne à l'intérieur de moi cette odeur de rue
votre commentaire -
si loin de soi que l'on ne se connaît pas, les bras levés
ou serrés contre soi, contractés resserrés, l'arme fatale
du refus d'excréerj'enferme ma patience. ma patience crève le temps. l'éternité quoi, ça va bien un moment
j'enchaîne les nuits. j'enchaîne les queues aux guichets j'enchaîne les gardes
à vue rétrospectivedans l'mou du gouffre. un discours apaisant. on se caresse la queue. ou le pneu
on se caresse la mort, toujours la même histoire. la même, la même histoire
et encore la même, qui ne raconte rienelle pleure dans ma misère, la besace. personnellement je bats mon âne
lequel, circonstance aggravante de sa part, n'a rien fait pour cela, ne le mérite pas, bâton rompu
peau d'âne et sous les cerneson continue la randonnée. une épine sous le crâne, un gros trou dans le pied, on continue, on continue la randonnée
la mort étant morte, ne nous reste plus
qu'à mourir pour toujoursje ne nourrirai plus de
hareng, plus de lézard
votre commentaire -
jamais je n'aurais pensé dire. d'où. le son
chaque chose en son temps mort. à chaque ardoise son client, sa bruine indéfectible
et je clapote, tu clapotes, nous clapotons, le vide à vide colportonsun jour le trajet mort, maldives. je m'enferme en poumon
tu t'approches de moi et tu me lèches le gnon, trognon, tu mordilles moignon
c'est toujours aussi froidon ne devrait pas pouvoir, on ne devrait pas vouloir continuer à vivre comme on vit, ou comme on ne vit pas on ne devrait pas
aller sans avancer, piétiner les platebandes, rayer d'un trait le temps
refermer l'horizonune pierre la vitre. éclate. la vitre ou le reflet
j'achève une pomme. à coups de pioche j'achève une pomme
prends la moitié et tire-toi moi
de d'làj'ai perdu l'âme. l'âme et le poinçon. la passoire et la rame. j'ai perdu là
d'un écho la rumeur raye le diapason, c'est fini franchement c'est fini
avant même d'avoir joui
votre commentaire -
je ne vais pas
partir je ne vais pas
transir je vais juste me de
mander mais comment ai-je donc pu
survivre jusque là ?la mort a son bidon, or le bidon percé
je m'interroge, je me sonde - un chat crevé me conditionne
bidon percé !je porte atteinte à ta nuit je sais j'ai rangé
tous mes doigts dans leur gant, leur bague leur
terre prénatale
- décampe. allez vas-y décampemords-toi les doigts. les doigts ça suffira mords-moi les doigts - le reste pourrira
j'ai manqué quelque chose
j'ai manqué la plupart
le trou me mangetant de douceur. un gros sexe parmi moi et lent
une vie diminue. le large s'enlargit. je convoite une béquille
la béquille dérapeun jour l'eau tiède : pas grand chose en somme. ou guère plus. un jour long de gouttière
on aura tous un trou
dedans
...
votre commentaire -
mérite un score. mérite une autre promenade
je me suis fait tout seul, défait jusqu'à la trame
et s'il y a un trou dedans, bref, je serai ce trou-làl'ennui veut son pourboire
je lui crache à la chatte, éventuellement je lui bave à pleine fente
je crains pour ma vie. je crains pour la survie. je crains pour mes vacances, aussile néant suggère cette température minimale où le feu ne prend pas, stérile ou indigent
je mange à la cuillère, bon, sinon je mange avec les doigts - avec les doigts c'est aussi bonil me manque un métier, me manque une inutilité, je bafouille à tout dire
mon buvard m'abandonne, mon buvard me tourne le dos - c'est bien la marque et la fabrique
de l'orphelinà tous les râteliers. à tous les agents de métier. le vide est cet espace enfin
où l'on ne suffoque pason s'embrasse comme on peut. on s'embrasse où on trouve. souvent au mauvais trou, ou se claquant les dents. on s'embrasse où on veut
mais toujours de traversc'est pour anesthésier la sensation de tomber dans le trou que je fais ce que je fais, c'est à dire rien, broyer du vide
votre commentaire -
une fois qu'on a eu peur on aura toujours peur, ça fait comme un seconde peau, chair de poule ou plutôt
comme un scalp complet, dépeçage sur mesure ou comme si je
ne t'avais pas retrouvéeun ciel manque. ou un espace au ciel, un ou deux poumons au souffle. et donc on flanche
une attitude vacante, disons une auto-défiance - avant même le repas on voudrait
se priver d'estomacvire une fois, vire une fois dans ta vie, ne pars pas
ne pars pas laisse le monde un à un
te quitter, te lâcher l'os recracher
ta moelle, respire l'air de rien
crève dans un coinil pleut pas fort. il pleut pas fort mail il pleut dru. il pleut
tel qu'on s'en fout : on a lâché - le fil, la barbe et le néant, on a lâché. bref on ne
se reverra plusles enfant m'insufflent le bonheur, je sais pas comment ils s'y prennent, ils s'y prennent pas voilà tout
j'ai rejoint mon mouchoir. j'ai rejoint la morve dans mon mouchoir. j'ai rejoint l'adieu dans mon mouchoir
puis j'ai jeté le mouchoir
votre commentaire -
on ne boit pas. ou presque pas. on a les dents qui poussent à longueur de journée. des dents de printemps comment dire, anémones à mi-temps. on pèse de mots
sur le temps videl'homme obsédé par l'idée de liberté éjacule partout, par terre et dans les airs l'homme épris de l'idée de liberté
n'aura plus de repos, sauf à creverla mort ne relève pas de l'homme à la limite l'homme
se relève de la mort, et ça lui fait mal au dos mais tellement
mal au dos...chien, serpent ou tout ce que tu voudras, mais la mer, qui veut la mer, qu'elle monte
ou se démonte ?chien contre son camp. on abordera ton cas ensuite
on parlera de toi d'abord, urinant dans les coins, se repassant le film
- la joue c'est quand on
caresse la joue...trois fois gagné la course, et puis plus rien, montre à l'arrêt
on se renfrogne avec les doigts, on ne se permet pas
il faut mourir pour être deux, me susurre l'oreilleje dis la désolation
je dis l'âcre déshérence
plus de cartouche pour l'orgasme fœtal, le miroir en état de
mort cérébrale
votre commentaire