• supplément d'âme

      comment expliquer la nuit, celle qui t'enserre, te noie - celle qui t'affame aussi de l'intérieur, ver extrême
      solitaire

      comment expliquer l'attirante répugnance, la pulsion répulsive - sombre t'on dans un
      effroi lucide

      comment réconcilier le mort à sa maigreur, le bonhomme à sa laideur, comment lui
      préserver sa pudeur

      comment se supporter, supporter d'être, embrasser le lépreux sur la pustule, la
      bouche venimeuse

      il y a une illumination. une humiliation heureuse il y a une illumination
      crucifiée - vermine
      ronge ta planche

     

     

     

      pas porter de chaîne autre que celle qui te lie à ta sale et inhumaine condition
      pas traîner de boulet autre que celui de vivre, succombant sous le poids du non-sens dans sa version abjecte
      aborder l'étranger en l'apostrophant de toute fraternité, et le laisser te faire les poches, le cœur tant qu'on y est, tandis qu'au ciel muettement hurle
      un désespoir plus grand encore

     

     

      quand seule l'exécution délivre de la condamnation, ne sommes-nous pas
      damnés?
      j'ai un temps pour tout mais je n'ai pas de temps pour ça - je navigue en flottant je coule
      en me noyant

     

     

      partir partant mais partir où? les îles aboient ti-
      rant sur leur laisse - un monde s'effondre, laissant du coup
      l'air respirer
      respirer bien profond, s'enivrer somp-
      tueusement de vide

     

     

      or l'instant
      est la mort

     

     

    supplément d'âme

    « lune excessive, love-tremens c'est l'amour cru, l'amour à cru »

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