• triste baiser de carpe

      
      la nuit sans cesse a maintenu
      la porte grande ouverte

     

     

      je n'suis plus là, je n'suis plus là et je ne sais qui porte désormais la responsabilité
      de cette présence ici-là, dont je suis l'absent grave
      et méthodique

     

     

      quarante jours quarante nuits que je n'dors pas, et je n'dors pas.
      on s'entraide mais on ne s'entraide pas - en fait on ne
      s'entraide pas, on meurt chacun de son côté - quelle aide recevoir ou donner
      face à la mort? face à la mort on meurt
      ou on meurt pas - en fait on meurt
      face à la mort

     

     

      la même soif sauf que c'était plus grand, plus vaste, et qu'on ne s'y , le cas échéant,
      reconnaît pas

     

     

      je me demande pourquoi, tout ce temps-là je me demande pourquoi, tandis que le point
      d'interrogation progressivement s'effrite, s'écroule sur ses jambes de plâtre, se disloque
      et qu'il ne reste qu'un pourquoi muet, triste baiser de carpe, un pourquoi qui
      ne se demande rien

     

     

      il est là, il n'est pas là. il s'adresse aux hommes qui descendent plus bas que leur rencontre, aléatoire quoique réciproque
      à moi il me dit tiens, mange dans ma main - cela n'apaise pas ma faim alors il me dit, tiens, mange ma main
      mais je n'ai pas envie

     

     

      mon visa expire, de mon vieux visa tombe
      l'échéance...

     

     

    triste baiser de carpe

    « sous quel froid, sous quelle paupière je fis le mort - quel mort je fis »

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