• tu parques tes visiteuses dans le trou de ma mort

      parce que tu m'as menti
      parce que tu m'as dit allez vas-y, dors debout, pauv' tombe
      tu m'as dit pauv' tombe
      tu m'as traité de pauv' tombe
      alors que tous ces pots, ces fleurs en pagaille que j'y ai déposées, les couronnes tressées, les marbres rageusement astiqués alors là...
      non vraiment là...

     

     

      je les écrase un à un.
      je nage vers dieu. à contre courant soit et le courant a beau me repousser, me déporter moi je nage
      vers dieu
      le dieu plein phare, sapin de mon noël, sage femme ex spiritus, les mains lourdes de sang
      dieu quand il pleut, dieu quand' ça glisse, moi je me jette au cou, la corde au cou
      de dieu - je peux pas autrement dans ces conditions-là

     

     

      il n'y a plus
      d'océan devant moi - seulement la brume
      et la corne de brume.
      tu voudrais
      poser la tête sur mon épaule, tu penches la dite tête
      mais mon épaule se met à fondre, mon épaule se retire à marée basse
      reste la brume, encline
      et la corne de brume

     

     

      tu voudrais poser nue
      or je ne suis ce regard sans âme, un bât me blesse, il faut boire à présent - l'homme
      est du passé, il se pisse dessus, l'homme
      a endossé son habit de croque mort, embouché sa
      corne d'indigence, et toi tu voudrais poser nue
      or je ne suis pas, que veux-tu, la soif sans racine
      ni le miroir sans frein

     

     

      fin de l'histoire

     

     

    « tu me donnes un peu d'eau je te rends tout un fleuve, d'un traitminuscule vent debout »

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