• un jour ou l'autre, un jour

      que ferais-je d'une porte alors que les murs sont effondrés, et que plus rien ne me sépare de dieu que cette distance froide et infinie me séparant de moi-même, et que j'incarne, tombe insensible à tout rayonnement amoureux
      dieu seul me guérirait de moi mais guérir ne me sauverait de rien. mon désir unique, profond, insatiable est sans objet. il n'a donc pas de fin

     

     

      il y a là un trouble, une perturbation atmosphérique, comme la voix éraillée d'une sirène qu'on étripe. on ne se demande pas simplement ce que fut ou à quoi se résout désormais notre vie, mais quel en est le point flou, la ligne vaguement rouge ou l'espace décomposé. on aimerait se reconnaître en un autre que cet étranger nauséeux, en un être auquel s'avouer enfin, ne serait-ce que vaincu - en apparence vaincu

     

     

      c'est le toit qui me manque. un toit haut comme ça, haut comme le temps qui dure, la conscience en suspens sur sa propre interrogation. un jour n'est pas le même on n'en tirera rien de plus, que ce jus noir au finistère de l'hébétude

     

     

      de confondre bouée de sauvetage à pierre qui coule, s'extrapolait tout un horizon. se comprendre soi-même cessait de nous importuner. même le sexe s'était enfin rendu à l'onanité de sa douleur. un point croyait en suivre un autre et s'y coller, alors qu'il ne signifiait que l'absurde répétition du même où le même s'enlisait

     

     

      chaque jour on s'emmerde, et le jour le premier. les diversions donnent le change mais le change n'y suffit plus - ai-je donc si peur de m'y perdre? rien ne sort d'où tout en vient, c'est comme ça et si ça n'avance à rien, le vide à reculons d'un mauvais pas encore

     

     

    un jour ou l'autre, un jour

    « l'absence à vifparler à jeun »

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