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on ne ressemble à rien. à quasiment rien. on se demande pourtant, on se demande comment. comment ceci comment cela - comment soi jusque là
un jour y avait une vieille, une très vieille. un jour y avait une vieille et puis plus rien. et quand je dis plus rien
on s'aimait bien pourtant. on se faisait des câlins. câlins nordiques, fulgurantes alchimies. on s'aimait bien pourtant, ça n'a servi à rien
demain. demain je serai grand. il suffira de ne pas être mais pas seulement: il suffira de se savoir ne pas être, je t'en supplie. il s'en supplie
j'avance avec prudence. tant de prudence que je n'avance pas mais recule le chemin, recule de sous mes pas. on appelle ça des pas
ça ne ressemble à rien. à presque soi. à la grimace telle qu'elle se terre, s'accumule sous les plis, saute sur mes g'noux. saute sur mes g'noux et dis-moi là, c'est pas comme ça
voilà moi j'entends rien, voilà moi j'entends rien comme ça. tout est à refaire maintenant. tout est à refaire on ne refera plus rien. ainsi naît le silence. ainsi naît la naissance
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j'ai pas ce qu'il faut. un deux trois quat' j'ai pas ce qu'il faut. qu'est-ce qu'il me faut je n'en sais rien, qu'il fasse plus froid quoi je n'en sais rien
qui se cache quelque part et dont on reçoit plus nouvelle, que les dents qui se barrent, qui se barrent et reçois plus nouvelle
j'ai tant aimé, tant aimé mourir en cet instant - tout s'incline devant soi, et soi devant le vide, livide, le vide à vide
il ne faut pas mentir. quelqu'un prétend qu'il ne faut pas mentir et bouffe son mille-feuille. d'où je venais pourtant, pourtant je n'en venais
un deux trois quat', deux trois quat' quat', un trois deux un. un seul, un seul - noyau-zéro
je voudrais savoir qu'un sentiment la merde au cul, je voudrais qu'on me dise. l'esprit est grand, grandiose la misère. la misère
ça coûte rien. même à la fin ça coûte rien. ça coule de soi. confondante, archi-confondante naïveté, naïveté cruelle. on croirait l'os à la tétée
mais pas de récré. et quand je dis pas de récré je dis vraiment pas de récré. comme une vie sans télé, un jour de pluie sans pluie - rien qu'un garçon sans nom. sans nom
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habite-moi. habite-moi de toute une vie, toute une vie tant qu'on y pense, et le coq a clamsé que dire - le coq il a clamsé
ça ne sert à rien de dire qui vas-tu là, où iras-tu le soir venu. ça ne sert à rien planter là son cul, quand tout le reste respire à peine, et à grand peine
mourir d'ennui, j'ai dit mourir d'ennui. nous préservera t-il d'un destin, la poudre de merlin, mourir d'ennui n'épuisera t-il la mort - j'hésite encore
habite-moi. habite-moi ou bien dérive, délaisse-moi. loin de toi, au plus loin. plus fort s'endort, où perd racine le cheveu - cheveu à tondre, à teindre ou à m'éteindre. habite-moi loin de chez soi
je perds haleine. je perds haleine et si je perds haleine. je n'irai pas plus loin, pas plus loin je le dis pas en l'air, en l'air à la légère, madame l'amoureuse, et que le bât me blesse
un jour ou l'autre déserte-moi, déserte-moi le nu extrême, inextricable, pas plus que va ça va. j'appose les mains le coq ne se relève pas - il ne ressuscite pas le coq est mort. le coq est mort, crève le coq
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tu as recraché dans ma main quelques pépins, un peu de bave. nous ne voudrions pas réduire la vie à un sens quelconque, ni légitimer d'aucune façon, l'invalidant ainsi,
ce miracle à deux balles, cette extase foireuse - la pomme je ne l'ai pas cueillie, elle est
tombée toute seuleje ne fais partie de rien , universalité rampante. un pou sur la tête à Toto, une chaussette qu'on enfile à l'envers...
tiens, la pensée vagabonde - c'est pur plaisir que de s'aérer les couilles au vent frais du tout
petit matinun être sans soutien. il titube à droite, titube à gauche: il n'a pas suffisamment d'équilibre pour chuter
alors il ne chute pas - c'est comme ça qu'il se maintient... en vie, ou du moins agrippé au surnom de la vie comme à la barre d'un métro
bondé de videj'accours. je ne sais pas pourquoi j'accours, vers ce soleil tout ordinaire, très pâle, quasi livide - on ne tombe pas amoureux d'une fille à chaque instant , après tout...
il n'y a jamais personne lorsqu'on arrive quelque part, et c'est là tout le charme. l'un de moi s'endort quand l'autre persiste
à te chercher des yeuxsois comme l'été: impraticable, ne menant à rien, affaissé sur ta propre verticalité - un axe c'est un axe, ça ne se négocie pas
heureusement les regards s'éparpillent, s'épupillent aux environs, à l'affût d'ils ne savent trop quoi, jaillissant à l'occasion sans peur ni reproche
de se salir...
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obtiens du souffle le néant. ou alors jette ta cigarette par terre, c'est plus simple. d'un geste malencontreusement esthétique, c'est plus simple
même si ça ne marche pasj'en ai vu des milliers comme ça, débarqués de plein gré. j'en ai même vu qui poussaient devant eux des caddies sans vergogne. je présume que l'extinction d'une lampe
ne nous décillera pasqu'est-ce qui me prive de toi, là, petite conne aux persiennes écaillées? j'aurais du jouir plus tôt je sais bien, j'aurais du conserver au fond de moi cette vision
d'un corps se consumanton n'y touche pas. on ne l'effleure pas d'un doigt, on ne l'affecte pas. je me lave les mains, systématiquement, je me lave les mains sans arrêt - au cas où quelque chose, ou quelqu'un
inopinément surviendraitpeut-être qu'on ne se regarde pas, ou pas assez en tout cas. peut-être qu'on préfère passer à côté, faisant semblant d'un cerf-volant, d'un été-pissenlit. peut-être qu'on a peur tout simplement
de ne pouvoir en ressortirun degré au-dessous de moi, rampent les voix qu'on n' entend pas. réfractaire à toute fonction, quelqu'un en moi refuse d'avancer. un degré juste au-dessus de moi, autrement dit d'un désarroi, planent c'est évident
les altitudesles anticorps, elle n'a pas les anticorps. je pousse un pion du doigt, il y a des silences auxquels elle ne répond pas., je retire mon doigt, abroge les angles, rien ne fut jamais si clair
qu'en cet instant-là, n'importe lequel
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éternel présent, mamelon de la vipère - un jour quand j'aurai de l'argent, je m'achèterai une guitare
une guitare sans cordej'adore le dieu qui assis là me regarde passer sans rien me demander - où bien ne me regarde pas, se demandant pourquoi, et où
aller. je fais mon petit tourun monde que nul ne prétendrait posséder et où nul ne serait décrété étranger me semblerait respirable. mais mentent les miroirs, et les alouettes c'est notoire
prédisent n'importe quoitellement j'ai d'yeux, d'yeux et tellement j'ai d'yeux, métis à fleur de mots - ma chinoise a du bide
je la trouve très doucej'ai du mal de rien, je ne pleure pour personne - la maison tombe en ruine depuis que je me suis quittée
même l'herbe ne repousse pas, la maison tombe en ruine - la pluie marche à tâtons,
clip, clap, clop...il fut un temps où l'ombre ne faisait pas de différence entre elle et moi, il fut un temps
peu depuis lors entreprennent de franchir la distance qui les sépare d'eux-mêmes, et ne les raccordera
paspetite vie très haut perchée, fêlure sur la partie sensible - moi je ne fais rien, rien comme pisser dans la mer froide, recoudre un bouton là d'où le bouton
est tombé, ou a été arraché
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il manque un œil, un œil blanc
pour faire mille fois le tour de la mer avant de revenir à l'instant précis
où je naquis - où naissent les serments, ainsi que les ruptures
de ces sermentsje me suis empressé de vivre à tes dépends, de devancer les événements d'un laps de temps suffisant pour ne pas m'y laisser prendre, ni m'en laisser conter
ainsi poussai-je en toi, de dépeçai-je, jaillis-je de tes sanguinolentes cendres - il est donc légitime que je meure aujourd'hui, que je ravisse à la poussière le peu d'âme puisée au cours d'une existence
longue, dépenaillée,, ponctuée malgré tout de moments émouvants, reconnaissons-lui cela...et je me tourne, vers l'origine
où que je me tourne, c'est vers l'origine que je me tourne
derrière toute chose je cherche l'origine - c'est un instinct, un déplorable jeu de quilles, j'arase les pôles je me défriche du lundi au samedi, outrepassant dimanche comme à saute-mouton
: j'arrache, frisson après frisson
le liseré fragile...nous nous aimions comme
à contre-cœur, et dans ma boite en fer les clous rouillés se battaient seuls
contre moi - comment m'éclaircir la voix, l'esprit, tendre la mort en gris, en gris pâle, m'humecter d'un presque-blanc
alors que - les cils m'en tombent - le jour d'après irrévocablement
annule celui-ci
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