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c'est l'histoire, modeste et fascinante, d'Antalie Karakol
il n'y a pas d'objet qui pleure sur ce banc, ni quoi que ce soit de tranchant
ce ciel eut été bien plus bleu s'il ne m'avait connue. ce ciel eut été sans abri
qui rince un drap peut-être prendra le temps de se demander pourquoi, et pourquoi pas
se dit-elle. mais elle se dit quand même, comme en chacun se parle le vieux, très vieux, Lorrain
je l'aimais sur une chaise, se dit-elle en décroisant les jambes, et seulement les jambes
pour le reste elle faisait tout comme il faut, sans excès de zèle, sinon à la hussarde
ce modeste coin de vie. ce rêve de caillou. cette chance qui nous gratte d'en attraper un mieux
quelqu'un fait la joie d'un fille ou son malheur, tandis qu'elle se peigne l'indifférence avec les doigts d'une autre
j'ai perdu bien du poids, et dans les gares aussi ai-je laissé quelque chose de moi
m'accorde t-elle cette danse, j'en doute en l'occurrence. je prendrai position sur le premier banc venu
celui ou celle devant lequel ou laquelle je ne passerai pas m'a regardée passer, contournant le bassin
soutenir un regard exige certaines précautions, la plus urgente desquelles ne sert pas à grand chose
je te défends de me tutoyer. je ne supporte pas d'être tutoyée, exception faite dans l'escalier de nos colimaçons
et des poussières. la lune et des poussières. trois heures et des poussières. la mer qui m'crache dessus. encore de la poussière...
vingt fois par nuit je lui revenais sans but or elle avait disparue, comment dire?
parfois étrange, mais d'une étrangeté quasi familière, comme à se lever d'un rêve qu'on n'est pas vraiment sûr d'avoir commis
et parfois de concert, bras dessus bras dessous. elle le plus souvent. ou alors de travers
alors elle tourne en rond. en rond dans le sens du vent se dit-elle, tandis qu'elle tourne en rond, trahissant le destin
parfois je tourne en rond, bras dessous bras dessous, j'enfile un bas, un seul suffira
une fois la nuit tombée, tombée si bas qu'elle ne se relèvera pas, je l'ai prise dans mes bras...
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