• DÉ SO BÉ IR


      eh camarade (je dis camarade parce que nous jouons dans la
      même cour de récré après tout), eh camarade dis-je, n'en as-tu pas marre de ne
      servir à rien, quoi que tu fasses ?

     

     

      très peu de vent, le ciel du bon côté je pense - nous n'avons que nous-mêmes pour nous distinguer du néant, la bise en trop la bise en moins
      l'esprit est de dieu certes, et les mots sont des hommes, mais d'où vient alors
      la révolte ?

     

     

      paraît que je n'suis rien
      est-ce apparence seulement, ou ne suis-je rien du fait de l'apparence, par transparence ?
      le noyau dur en moi d'une inadaptabilité qui me dépasse, me précède
      me décale, anticorrosive

     

     

      tu ne possédais rien, tu ne maîtrisais rien - tu faisais spontanément confiance c'est tout
      c'est tout c'est simple
      ainsi qu'on vit, passe et trépasse
      et puis ta race t'a éclaté la chatte, maudite race
      maudite chatte

     

     

      j'ai mordu le bâton, irai-je désormais
      regretter la sucette ?
      si personne ne peut m'empêcher ni m'interdire de mourir, personne donc ne me possède
      du moins je crois

     

     

      on a tous un compte en banque, fut-il vide
      un sauf-conduit, pour sillonner le grand nulle part
      un contrat pour nos obsèques, qu'on l'ait déjà signé ou pas
      le bouleversant souvenir d'une odeur, comme si l'angoisse ordinaire ne suffisait pas
      et non, elle ne suffit pas

     

     

      ton chien ta mère
      ton chien ta mère
      au bout du compte le suicide mode de vie,, la vie méthode de suicide, seule possibilité de survie spirituelle j'allais dire mais bon
      le deuil en rut...

     

     

    DÉ SO BÉ IR

    « le socle juridiqueen attendant la fin du monde »

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