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dieu d'un malheur paisible
d'abord tu achètes une paire d'essuie-glaces, pour la pluie, la bruine ou le brouillard. ils sont faciles à installer, ils ne savent même pas comment tu t'appelles. ils ne se le demandent pas, se contentant de balayer le pare-brise quand il flotte, brouillasse ou bien crachine
plusieurs fois par jour tu te rabats sur moi. ou tu me fous des claques, c'est comme tu préfères. plusieurs fois par jour j'habite une autre chambre, une autre planète. avec les pleins pouvoirs pour aérer tes pleins nichons
ça tourne en rond c'est con. c'est con, tourner en rond. ça tourne en rond, tout le temps. même le reste du temps. le reste du temps tourne en rond lui aussi. c'est con
j'ai mis des années à me barrer d'ici. et j'y reviens en un clin d'œil. rien ne s'y trouve quand j'y reviens, je n'y reviens pour rien. comme ça, pour passer le temps, disons
on a toujours quelque chose à se reprocher n'est-ce pas. et si on trouve pas on invente. par exemple le trou d'une serrure. on s'imagine le trou d'une serrure. on y glisse un regard, pour voir. on se demande ce qu'on va voir
le chemin le plus court passe juste derrière chez moi. du moins il passait là, naguère. à présent je ne sais pas: ça fait si longtemps que je ne suis pas sorti de ce côté-là. de l'autre côté non plus d'ailleurs. au bout de combien de tours de et sur soi en décolle t-on?
il y a au moins un chien, un seul sur la route d'en face, et je pense qu'il m'épie. c'est peut-être une chienne vas savoir, mais alors elle n'incarne pas le même dieu. elle n'incarne pas le même chien. et c'est toujours d'une autre mort que je meurs
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