• en marge du miracle


      tu franchis la frontière. incessamment, fondamentalement, tu franchis la frontière. c'est ton genre à toi, ta pulsion, ton semblant d'être libre. tu la franchis comment, juste pour aller boire un coup, entendre un autre son de cloche, de portières qui claquent, de filles qui ne prennent même plus la peine de jouir

     

     

      je m'habille en entier, je m'habille à moitié nu. les marges s'évasent, la mort ne tient pas promesse on a tellement besoin qu'on nous mente, nous raconte des histoires. des histoires qui ne ressemblent à rien, des petits paquets de mots, des gens qui font non de la tête sans savoir à quoi ils disent non

     

     

      j'ai mangé ma femme l'hiver dernier. j'en rote encore. je ne suis plus que l'âme de mon corps. et c'est encore trop: je ne suis plus que les restes de mon âme, maigre festin. ne me rends pas heureux. je suis allergique au bonheur. le bonheur gèle les orgasmes. suçoter la patte rêche d'un doudou, dérisoire rempart face au néant

     

     

      ma tête à tour de claques et le grand vent malgré tout, irrépressible, et qui s'immisce là où on préférerait qu'il ne s'immisce pas. le grand vent, quoi. entre tes cuisses d'alouette. tu me diras tu, on se répondra on. on part en vacances n'est-ce pas. les vacances c'est comme un gouffre heureux, la mort qui danse, quoi

     

     

      tout meurt selon moi, sauf les jours qui s'enfilent. et toi robe flottante, vie ivre de vie, serpillière du néant à torcher le fion de dieu. j'ai fait tout le chemin en tracteur quel vacarme, l'aube en lambeaux devant. aller devant ne va à rien. aller derrière non plus. mais avons-nous le choix?

     

     

      personne n'habite ma chambre. c'est comme folâtrer nu sous des poteaux de rugby - la souveraineté abîme. ma chambre fait chambre à part, j'avais tant besoin d'air. alors je suis sorti, par une porte qu'on m'avait dérobé. qui n'avait en tout cas pas l'aspect d'une porte. ni d'une fenêtre d'ailleurs

     

     

    en marge du miracle

    « la mort bien à soi, les vacances ratéesci-choir une bulle »

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