• et moi qui ne connut rien de la douleur humaine


      les huns
      finirent par se retirer, laissant pour tout héritage ce regard apeuré et haineux auquel on reconnait les bâtards, leurs fantômes de mères à la traîne de leurs chevaux las
      - nous en sommes tous là

     

     

      je n'invente plus la pomme, et si l'homme n'a pour seule fonction que de se réinventer, la dent devenue sage quant à moi, le fossile d'un songe, la bite dont l'élastique distendu laisse échapper ce très profond soupir - je n'aime personne au fond et de n'aimer personne,
      je n'en veux à quiconque

     

     

      c'est ma millième que dis-je, ma cent-millième nuit et tu ne m'as toujours
      pas raconté d'histoire. la mienne est sans histoire, l'éternité de ne plus pleurer ne plus
      aimer la mort c'est la mort et elle n'existe pas - l'éternité de ne plus exister, un bouquet maigrichon
      de violettes à la main. c'est plus poli

     

     

      quand les huns
      se retirèrent, ils errèrent quelque temps, tanguant de ci de là, rétifs à leurs moutons. mourir, vaincre ou survivre ne leur servait pas de leçon, il se mirent à l'allemand, à télécharger plus ou moins légalement - les huns moururent savants
      et infiniment tristes

     

     

      petite viole oh petite viole, ne tourne plus pour moi. les hommes se retirent, les hommes se retirent tout l'temps
      j'ai si honte de moi, que faire de cette honte? j'attrape un homme sur pied et je le fais asseoir, j'en attrape un assis et je l'allonge par terre, sans câlin ni le sucre d'une misérable promesse
      petite viole, peux-tu tourner dans l'autre sens, retourner je ne dis pas à l'essence: un peu plus loin seulement...

     

     

    et moi qui ne connut rien de la douleur humaine

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