• je quitte londres

      je n'ai pas dit marche, tiens, mange ta main
      il faudrait que quelqu'un t'emmène quelque part mais il n'y a personne, il n'y a nulle part
      je n'ai pas dit là, reste là bouge pas, attends-moi là
      attends-moi n'importe où

     

     

      c'est dur comme on s'égare. mal réveillé sans doute...
      ou un appel inconnu, venu de l'inconnu, un écho en sourdine
      comment a t-on pu être ainsi définitivement séparé, extirpé, exilé de soi-même
      mais à l'autre bout qui dit qu'il y eut jamais union ou ne serait-ce que
      simple coïncidence?

     

     

      ça va pas mal la terre le ciel tout ça, ça va pas mal
      le ciel surtout
      je me suis un peu égratigné le genou. sur un caillou. je faisais joujou et poum
      sinon ça va, ça va pas mal, ça va disons... pas trop mal
      le ciel surtout

     

     

      la voix s'énonce et voilà tout. elle nous énonce, petits cailloux roulés-broyés dans l'espace infini de sa gueule, mots perdus ou enchaînés sur la partition de son délire pythique
      nous ne préexistons pas, nous ne préexistons à rien et quand la voix se rompt, c'est qu'elle se raconte autre chose déjà ou autrement et se poursuit ailleurs, s'éconduisant selon le rite de l'oreille et du sentiment - mais n'y croyons pas trop...

     

     

      je quitte londres
      la chute je la retourne vers le haut, que les choses soient claires
      c'est à dire transparentes dans leur opacité-même, et pas plus que l'image qu'elles ne donnent d'elles-mêmes
      vivre ne se résoudra plus qu'à une formalité jubilatoire, une indifférence lumineuse et c'est sans l'ombre d'un doute, ni d'une substance
      que je quitte enfin londres, et leurs tristes faubourgs... 

     

      je quitte londres

    « tric tracet d'un coup là, pfuit, il dégage »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :