• jenny dort dans son lit

      détourner le regard, les yeux froids d'un bleu si froid, ne pas y penser
      ne pas y penser du tout, à tort et à travers supportant le secret, l'absolue limpidité d'un tel néant ou la révélation, fortuite,
      d'une absence en tout lieu. jenny dort dans son lit

     

     

      la mémoire redonne un peu de souffle à l'éternité coincée dans l'expérience continue que l'être fait de soi quand l'être sur soi ouvre tout grand les yeux
      d'un chagrin sans objet - je reviens tellement en arrière que l'arrière n'existe plus
      ni l'avant

     

     

      mourir génère la seule présence à soi possible, c'est à dire la présence absolue à l'absence absolue
      mourir réunit dieu et le néant dans un même coït, et l'homme, tout autant que le rat je suppose,
      s'en mord la queue

     

     

      c'est pas grave si l'on se ment à soi-même d'un bout à l'autre de la journée, de l'année et du siècle - se mentir assure une bonne circulation du sens et préserve d'un virus de la pire espèce: de la vérité quand elle se sent perdue et contrainte
      de se démontrer

     

     

      les failles rembourrées, je n'ai plus rien à dire, puisque plus rien à m'avouer
      les cils froncés et les oreilles rabattues d'un âne le font ressembler à un bolide en panne d'essence, j'ai fouillé tout mon quartier et dieu merci,
      je n'y ai rien trouvé...

    « d'une quelconque histoirele pain d'la bouche »

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