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l'accent grave
reparaissent les oiseaux d'hiver. on est tranquille pour un moment
de l'épaisseur du silence ou de la banalité du sentiment, je sens qu'ils me rassurent au fond
on décroche un pendu et on l'assoit à table. enfin quelqu'un de digne avec qui boire
sans chichis ni fausse familiarité.
tourne le vent, change le temps. je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit encore. rien de quoi se plaindre finalement
à un moment donné, j'ai du penser que je basculais de plus en plus en dieu, et que mon absorption définitive en lui se ferait naturellement
c'était une bonne pensée, une sensation douce. je n'en ai pas souvent des comme ça.
c'est un ciel si calme, un ciel si vide, le ciel livide d'un soir de novembre
c'est un ciel sans ciel, un vide si vide qu'aucune histoire ne l'affecte
c'est la fin du jour, la frêle éternité de l'entre-deux, la frontière naturelle où je convulse
- on n'existe pas pour soi, non plus.
il pourrait se mettre à pleuvoir
il serait tout à fait insignifiant qu'il se mette à pleuvoir
c'est pourtant à cette insignifiance-là que nous puisons le réconfort et le vertige - le brin de nausée faisant toute la saveur
de notre dérive immobile...
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