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l'expiation
c'est la terre qui danse
sous mon pas, ou est-ce moi
qui m'enlise, lèvres gercées,
vulve grippée?j'avais peur de mentir, or j'ai menti quand même
j'ai menti quand j'ai dit j'ai nulle part où dormir, j'ai nulle part où mourir (ce banc fera l'affaire)
j'ai menti quand j'ai dit dieu me terrorisait, l'heure se recroquevil-
lait - j'aurais jamais du
mentir mais c'est trop
tard, trop
tard.le point de non-retour coïncide à l'abolition de la mémoire, c'est à dire à la perte étendue
de toute identité. peut-on alors "être" du seul souvenir de l'oubli, pour tout poème un souffle, un peu
de buée, une légère expiration de gaz
carboniquej'ai peur
j'ai peur que tu te rendes compte enfin
de mon néant
le plus totalet la nuit n'en fera
guère le tour
l'échelle tombera, se brisera l'échine, la route se pétera
les g'noux - personne au rendez-vous: il restera ce lieu hanté
par notre absence...
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