• l'illettrisme en milieu rural

      la moitié des gens nus, l'autre moitié dérivant vaguement vers le nord
      le romantisme incongru des parapluies
      leur paraissant pour le moins suspect

      .

      la pluie me gronde, la pluie se terre en moi
      la bonté et la grâce peu à peu reconquièrent le terrain
      les ronces sur le quai, celui-ci ou d'en face
      se serre tout contre moi la femme d'un autre, toujours d'un autre

       .

      ces muettes désolations accueillirent l'esprit
      nous étions deux à nous tendre la main, dans l'espoir peu sensé un jour de nous réconcilier
      l'un seulement survécut
      et put poser genou à terre

       .

      j'ai vu s'empourprer le cœur de l'arbre, cette ombre gigantesque, ce lien utile
      une bruine d'ineffable douceur retrace dans la chair le chemin clandestin de dieu
      elle remonte ses chaussettes après l'amour. elle remonte toujours ses chaussettes après l'amour
      elle n'enlève pas ses chaussettes pour l'amour. d'ailleurs ce n'est pas nécessaire

       .

      ceux qui survécurent, les quelques uns qui atteignirent la limite
      ne se retournèrent pas
      se délestant du poids de toute question, de toute réponse, ils purent reprendre leur souffle
      et déposer leur nombril parmi d'autres petits cailloux
         le jour semblait vouloir s'attarder indéfiniment
      quant à ceux morts en chemin, ils resteraient sans sépulture...

     

      l'illettrisme en milieu rural

    « impitoyablement humainquelques fleurs au balcon »

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