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l'ombre du mur sur le mur d'en face
parle en-dedans, vas-y parle en-dedans - ébrèche l'horizon; rapièce ton accent
pas de trop haut car chaque dixième de seconde compte pour une éternité
les yeux ouverts ou non, la question reste en suspensil enlace un autre regard; il plonge dans l'ailleurs intérieur
et ça fait ploufse parler en-dedans, remuer un peu psychiquement, bref s'assurer que l'on existe - vraiment ou pas ça ça compte plus
sans reste, sans réserve: le grand soulagement de mourir, un chrysanthème en guise de cervelle
je te parle et tu ne me réponds pas. ou alors tu me réponds, mais c'est encore moi qui parle. à mots couverts
on portera nos cendres à la gueule du vent et on lui demandera, comme c'est charmant, d'y restituer l'idée d'un amour infini
je me touche la main, et la main reste morte
je dors au rebord d'un vide abyssal - je ne sais qui de l'un veille l'autre
et rouilleparfois me harponne une douleur. parfois rien
il faut que je m'endorme, il faut que je m'endorme enfin. que je trouve un oreiller à ma tête, un lieu pouvant accueillir ma perpétuelle absence. un sommeil nucléaire
cesse de me tracasser. rien au bout; rien avant; rien au milieu. seul le néant semble encore vivant, tréssaillant légèrement quand on lui pisse dedans
partir dans l'autre sens, mais il n'y a pas d'autre sens
s'enfuir, mais nulle part d'où s'enfuiréteindre le feu
éteindre l'extinction
fermer l'idée
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