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la lampe est morte
la lampe est morte, grillée sans doute
quelques courants d'air passent, sans arrière-pensée
debout sur les genoux, un homme ne prie pas
qu'il perde ou reprenne connaissance
ne modifie pas sa positionje me suis laissé dire - par qui par quoi? - que la mort était blanche
ils se promènent nus sur le rivage, ramassent des cailloux de couleur
parfois la marée en prend un, parfois elle en dépose
on m'a laissé entendre qu'une fois tout nettoyé, elle ne remonterait pluslà où je vais il n'y a pas de retour. il n'y a pas d'arrivée non plus
là où je vais on ne va pas. on n'y reste pas davantage, et pourtant j'y demeure
je m'y recueille un peu, mais cherche vainement à me toucher le bras
- là où je suis va loin derrière mon bras, et rien n'y pousse vraimentil n'y a pas de miroir ici - qu'une étendue de sable clair
des cailloux de couleur finissent par perdre leur couleur
à l'heure du thé l'eau se met à frémir tranquillement
pire que la mort peut-être, est pas de mort du toutla lampe est morte, c'est sa seule raison d'être
les cerceaux roulent toujours, le long de petites filles
une goutte de sang a souillé tout le temps
dans ma mémoire encore, et pour l'éternité, la lampe est morteje n'ai plus d'cheveux
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