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la pluie n'a pas gercé
qu'est-ce que tu fais là, mort ou vivant, dans ce lit qui n'est pas le tien, sous ces draps restés froids
je sens mon œil fondre, je ne me souviens pas avoir ri, enfant, je t'escorte à travers la nuit noire
la pluie cependant n'a pas gercé, elle a simplement lavé le présent de ses croutes,, ses miasmes
et ses chiasses.
j'ai déblayé, déblatéré - que reste t-il?
la vie n'importe comment, la vie qui fiche le camp - et alors?
alors c'est beau, tellement beau d'avoir été, et que n'importe quoi soit
tu n'es pas vraiment laide - même toi a le droit de te trouver jolie aux yeux d'un poisson mort tel que moi.
il faudrait se montrer plus concret, établir une transparence entre le fait brut et l'universel abstrait
or je n'habite ni l'un ni l'autre, le niveau d'eau d'un horizon
et tout l'amour du monde ne me ferait pas plus que jouir.
ce n'est pas la sincérité que je cherche, mais donner cours à ce qui se dit quand rien ne se cherche
vivre hors-passion se révélait tout aussi périlleux que d'en vivre. le feu les cendres, éteindre et allumer, le sexe de la femme ou bien celui de l'homme...
je ricoche sous le sommeil, ma pensée s'est enfuie, plus loin encore plus loin - sans donner suite.
je n'avais rien à dire, alors naturellement je t'ai tourné le dos, ou j'ai fait semblant de t'écouter
tu étais dieu, la femme idéalement, ou mon chien séculier - tu n'étais rien et qu'importe le son
qui court à reculons
à reculons jusqu'à Meudon
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