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le vieux Karpouz'
on ne peut vivre sans respirer et inversement, cependant nombreux les hommes et les femmes s'évertuant à compter jusqu'à trois
au bout de nos peines nous accueille l'éternelle paresse, l'oisiveté sans borne et le quatre-heure moisi des enfants du quartier
ceux qui se seront perdus chercheront bouche cousue leur maman dans la grisaille d'un ciel à hauteur de leur déchéance
il faut de tout pour faire un homme, mais avant tout respirer, respirer longuement, respirer profondément par les trous de son nez, les poumons etc
l'âme viendra plus tardparti au singulier, revenu universel, reparti sans le sou les mains engoncées jusqu'aux coudes dans leurs poches, et de triste élégance
j'ai placé un haricot blanc sous ton oreiller, afin que tu tombes enceinte - au matin j'ai vérifié: quelqu'un l'avait mangé
il va mourir tout seul, l'homme qui marche à côté de soi-même, enjambe la flaque de son ombre, esquive ses propres jambes
il va mourir seul comme seul il a bercé la vie de tout un faux espoir et sans doute plus qu'il ne pense, de l'eau à son moulin nous lui en sommes reconnaissants
l'oubli ne défraie pas la chroniquemes parents m'ont oublié tout au fond du panier. quand perça le panier je m'enfuis par-dessous, branlante porte de secours - il n'y a pas de salut joli
un homme vint alors et sauva tout le monde. quand tous furent sauvés il repartit en direction du sud - il a probablement du emprunter un pont
que faire désormais de la mort? comment retrouver son chemin, comment se perdre en route? à quelle source remonter, à quel bois se chauffer? combien de cailloux dans la main droite?
rien. je vais juste te caresser le ventre, tourner la langue dans ton nombril jusqu'à la transe et puis retour - vaste le pays, paisibles les troupeaux
et toujours pas plus de gloire à vivre que de honte à mourir
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