• ma langue au chat

      j'ai jeté la pierre dans le puits et j'ai attendu que ça fasse plouf. je ne sais pas si je me situe actuellement avant le plouf ou bien après, mais une torpeur m'envahit, un silence m'assourdit, j'ai l'impression de m'être déjà trouvé ici exactement, avoir vécu tout ça - hier peut-être, ou était-ce donc ici, là maintenant, hier déjà...

     

     

      je me mets à fredonner dans le noir. pas pour me rassurer non, cela ne me rassure pas - juste pour occuper le noir. dans le noir c'est autre part, j'entends ma propre voix. ma propre voix affirme qu'elle entend ma propre voix. je ne la crois pas bien-sûr, alors je chante un peu plus fort, cette fois-ci pour la taire...

     

     

      je mange dans le creux de ta main quand tu me tends ta main en creux. parfois il n'y a rien à manger alors je lèche ta paume parce que je sais que tu me tends la main pour ça, pour que je te lèche la paume, le poignet, les doigts... quand tu en as envie aussi je comble tes désir sexuels, je libère tes pulsions, j'assouvis tes fantasmes et quand tu n'en as pas envie je reste assis par terre à regarder ta photo des heures durant, des heures durant et sans penser à rien...

     

     

      j'avais bien raison finalement d'éclore dans l'écosystème, petite flaque bien pâle étalée dans un creux. je crois bien qu'un têtard entré par le nombril remonte en ce moment ma moelle épinière. je ne dirais pas désespérément, non, mais sans nul doute tristement cherché-je à gauche à droite autour de moi, ma main gauche ou ma main droite peu importe la main, juste pour me masturber, et ne trouve finalement qu'un peu de paille mouillée, les doigts gelés d'un avorton...

    « ras des pâquerettes trahir »

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