• quel cœur pendouille


      quelqu'un de moi est mort il s'arrache une dent
      quelqu'un de moi meurt au présent tandis qu'un autre me tend le miroir d'oubli
      quelqu'un de moi ne veut pas entendre cette histoire - ses yeux ont pourtant
      la couleur des miens

     

     

      peut-être nous aimions-nous comme on aime une fille
      les filles dépérissent, les herbes coupées fraîches m'ont filé la jaunisse
      mauvaise langue, mauvaise fourche, si les mots sont une insulte à qui d'autre les adresser
      qu'au mécréant auquel je sers de caveau, de cerveau
      ou même de mégaphone?

     

     

      trompe-toi quand tu chemines, ou ravale
      chaque gravillon du chemin. j'ai soupiré
      soupirer en dit long
      quelqu'un monte à mon bord c'est sans doute un mauvais vent, un mauvais bougre
      ou l'absence se prolongeant jusqu'à l'heure tardive...

     

     

      je me promène, je me promène en nous et que nous sommes vastes...!
      le garde a déserté, abandonnant son poste aux hurlements des mouches, aux heures pesantes
      il suffirait de regarder du bon côté mais nul n'ose lever les yeux du côté où l'on sait
      du côté où l'on voit
      en tout cas pas pur l'instant

     

     

      j'embrasse une mine, je la serre amoureusement contre moi, j'embrasse
      une mine - je ne sais quand
      elle explose, ne saurais le savoir, sautant avec
      peut-être ai-je fini par l'avaler, peut-être a t-elle
      explosé depuis longtemps déjà peut-être
      est-elle désamorcée de toute éternité, me berçant d'illusions...

     

     

    « l'amour sous camisolesur un bout de carton »

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