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un mort est né
le paradis demeure vide, inhabitable
les hommes exhibent leur nombril, les kurdes regagnent leurs villages
- tout continue comme avant finalement, l'extase et la pitié en une même tendresse
de nouvelles chansons sans cesse, de nouveaux corps meurtris pour répéter à l'infini
la même la banale, insoutenable
histoire d'amour...à chaque bouffée
d'air ou de quelque chose qui s'y apparente
à chaque trouée
dans l'idée que quelque chose existe, ou s'en ressente
à chaque murmure
d'une vie délabrée, nue sous sa robe de deuil
tu crèves un peu plus, un peu plus tu t'enfonces...je m'en vais. je m'en vais comme on s'en va, le regard vide, les cheveux sales. je m'en vais sans me lever, sans l'amorce d'un pas. je m'en vais
je m'en vais puisque c'est la seule chose que je sache faire, la seule chose que je puisse faire. je m'en vais sans raison, par instinct, ou juste parce que ça fait mal
je m'en vais. depuis toujours je m'en vais. je m'en vais sans arrêt, par moments ou par dépit. je m'en vais je décroche - inutile d'appeler...
vider
se vider
de tout penchant, toute inflexion
se vider d'affection
jusqu'à s'effondrer nu
et le cœur mort
supplier, non même pas
à peine articuler
la pensée en pensée
la cervelle bredouillant dieu,
abandonne-moi, dieu,
n'aies pas pitié
de moi
: efface...
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